Par Nzakomba.
Le conseil des ministres d’hier vendredi 6 mars a, selon le compte rendu de son porte-parole et ministre de la communication et médias, indiqué que le Général Delphin Kahimbi se serait pendu. Telle est l’hypothèse du décès retenue par la commission d’enquête mise sur pieds à cet effet, et rendue par le chef de l’Etat, en se fiant aux premiers résultats lui transmis.
Mais cette hypothèse qui prend l’allure d’une thèse, ne convainc personne, surtout pas ceux qui savent comment des barbouzes mettent généralement fin à leur vie lorsqu’elles sont prises dans la compromission. Non sans raison, car qui dit pendaison voit directement l’implication d’une corde au coup. Or, le jour où le corps du général a été retrouvé chez lui, ni ceux qui l’ont découvert, ni aucun média, personne n’a fait allusion ou parlé d’une quelconque pendaison. Sinon, l’on aurait entendu des propos ou messages tels que : « le général a été retrouvé pendu chez lui à la maison, ou le corps du général a été retrouvé avec une corde au coup et que l’on soupçonnerait une pendaison… ». Mais rien de tel n’a été dit ou fuité.
Conclure aujourd’hui, une semaine après, de la pendaison, franchement il y a anguille sous roche, et surtout quand on sait que le ‘’code rouge’’ d’un militaire de surcroît haut gradé, ne lui permet pas de se pendre, alors qu’il a à sa portée une arme à feu. Pour qu’un officier se donne la mort et ne pas apparaître comme un lâche, il se tire plutôt une balle dans la tête qu’opter pour la pendaison qui entraîne une souffrance atroce accompagnée d’étouffement, etc.
La commission d’enquête doit explorer toutes pistes possibles en commençant par la maison du feu général, ses collègues de travail et autres proches. Car des bruits parvenus à Scooprdc.net font état d’un empoisonnement sauvage dont serait victime Delphin Kahimbi, mis en scène par quelqu’un de sa propre maison pour un motif que les enquêteurs devront trouver.
Les circonstances de la mort de cet officier général des FARDC ne corroborent pas avec la thèse d’un suicide. Sinon, dans l’hypothèse même que le général sous audition aurait ‘’trahi’’, devrait-il attendre le troisième jour de son audition pour décider de se taire à jamais ? Faisant l’objet d’une enquête pour haute trahison, les enquêteurs ne se doutent-ils pas un instant que Delphin Kahimbi pouvait faire l’objet d’un contrat (langage de milieux criminels) pour qu’il ne déballe pas l’ampleur du complot ? Car aujourd’hui, il n’est plus un secret que les différents voyages de l’ancien AG de l’ANR Kalev Mutondo, les armes trouvées au Tanganyika et celles saisies en Tanzanie, destinées à entrer illégalement en RDC, la suspension et l’audition du général Kahimbi, barbouze du renseignement militaire ne sont pas de faits anodins.
A qui profite le crime ?
Dans le milieu de toges noires, un jargon dans pareille situation dit toujours «à qui profite le crime? ». En effet, le matin du 28 février lorsque l’Etat-Major Général et les médias annoncent le décès du Général Delphin Kahimbi, nulle part l’on parle de la pendaison, genre qu’il serait trouvé pendu ou suspendu à une corde chez lui. Dans ce cas, l’Etat-major n’aurait pas dû promettre une enquête pour élucider les circonstances de sa mort, parce que la pendaison serait déjà directement retenue comme cause de décès dès la découverte du corps. Le Général aurait mangé chez lui avant d’être saisi de malaise, selon certaines sources. Il y a aussi la strangulation qui peut induire les enquêteurs à croire à une pendaison.
A considérer aussi la composition de la commission mise en place pour l’enquête, elle est tout sauf une commission indépendante, car constituée uniquement des militaires haut gradés. Et connaissant les méthodes et les manières des hommes en arme, supporteront-ils la contradiction dans une commission dirigée par eux ? Delphin Kahimbi serait mort autrement que par la pendaison. Chers enquêteurs, fouinez encore !