Par Agnalo Agnade.
Le journaliste Jeff Kaleb Hobiang de 7sur7.cd s’est vu terroriser par Thierry Ikamba, conseiller en charge de dépenses publiques au ministère du Budget. Le péché du journaliste, c’est son professionnalisme de vouloir écouter un autre son de cloche. En effet, mis au parfum depuis une semaine des pratiques rétrogrades dans le chef de Thierry Ikamba qui exigerait 40% de retro-commission avant de traiter et faire passer un dossier, après plusieurs tentatives téléphoniques sans succès pour avoir la version de l’accusé, le journaliste Jeff Kaleb s’est finalement résolu d’aller, mardi 03 mars, à son bureau afin d’équilibrer son article.
« Arrivé, je me suis présenté : Bonjour Monsieur! Je suis Jeff Kaleb, journaliste de 7sur7.cd. J’ai des informations selon lesquelles, vous exigeriez 40% de rétro-commissions avant de traiter un dossier. Certaines personnes vous accusent de bloquer leurs dossiers parce qu’elles ont refusé de répondre à votre exigence. C’est pourquoi je suis venu vous voir pour avoir votre réaction concernant ces accusations », raconte le journaliste dans sa mise au point recadrant la réaction agitatrice du conseiller du VPM Jean-Baudouin Mayo après son forfait de terrorisme.
« Qui vous a donné ces informations ? », a-t-il interrogé le journaliste qui lui a dit que la déontologie lui interdisait de brûler ses sources et qu’il n’était pas donc tenu de lui citer les noms.
« OK, je ne donnerai ma version que si vous me citez les noms de ceux qui vous ont donné ces informations. Partez et publiez, si vous publiez moi et vous nous allons nous retrouver en justice pour que vous puissiez me citer vos sources », a menacé Thierry Ikamba le journaliste qui, droit dans ses bottes et serein face à cette intimidation primaire habituelle et familière aux chevaliers de la plume, lui a répondu : « Merci, je vais publier et je vous enverrai le lien ».
« Arrivé devant l’ascenseur, j’ai vu un agent de sécurité venir vers moi pour me demander de retourner devant le bureau de Ikamba. Ne comprenant rien de ce qui se passait, je suis rentré sans savoir que mon interlocuteur avait donné l’ordre pour que je sois arrêté et conduit devant la police. Après avoir appris cela, j’étais dans tous mes états. Ahuri, abasourdi et sidéré, j’ai demandé à l’agent devant moi de me laisser partir, puis s’en est suivi une bousculade, j’ai été brutalisé. Alertés, certains confrères journalistes affectés au ministère ci-haut mentionné, ont accouru et sont venus pour demander aux gardes de ne pas exécuter un ordre mal donné et de me laisser partir. Il a fallu l’intervention d’autres personnes pour calmer la situation », relate le journaliste Jeef Kaleb.
Qu’il menace ou terrorise les journalistes, les griefs portés contre lui restent intacts : exigence d’une retro-commission de 40% pour traiter et décanter tout dossier qui passe sur sa table. A ses autorités hiérarchiques d’ouvrir une enquête et éventuellement sanctionner sévèrement cet agent coupable de concussion qui risque de ternir davantage l’image du parti du VPM Jean-Baudouin Mayo, l’UNC, dont l’autorité morale, Vital Kamerhe se retrouve dans des sales draps, parce que mal cité dans des dossiers financiers dont les plus évoqués sont l’affaire de 15 millions des pétroliers et les marchés opaques des sauts-de-moutons.