Nomination des mandataires dans les entreprises publiques : ACAJ s’oppose à des arrangements politiques

Dans une correspondance de six pages adressée à Néhémie Mwilanya, coordonnateur du Front Commun pour le Congo (FCC), et à Jean-Marc Kabund, coordonnateur du Cap pour le Changement (CACH), l’Association Congolaise pour l’Accès à la Justice (ACAJ) désapprouve toute démarche de nomination des mandataires dans les entreprises publiques sur base d’arrangements politiques.

Saluant l’initiative de ces nominations qu’elle qualifie de louable dans la mesure où ces entreprises de l’Etat constituent des instruments économiques indispensables pour la matérialisation de la vision politique du Président de la République, ACAJ se dit cependant, vivement préoccupée par les modalités sur base desquelles le processus de désignation des mandataires publics devrait être mené.

« …il nous revient que les mises en place projetées devraient faire l’objet d’un partage entre les membres de la coalition FCC-CACH ce à l’instar des règles ayant présidé à la composition de l’équipe gouvernementale. Si cette démarche était avérée, elle constituerait une violation flagrante et délibérée de la Constitution de la République Démocratique du Congo », écrit Georges Kapiamba, président national d’ACAJ à Mwilanya et Kabund en leur démontrant les risques et les dérives potentiels d’un quelconque arrangement politique en vue de la mise en place d’un nouveau management aux commandes des entreprises et organismes publics.

« Si les sociétés dans lesquelles l’Etat est l’unique actionnaire se trouvent dans une situation de quasi-faillite, ce n’est pas que les mandataires qui les ont gérées ou les gèrent sont tous incompétents. On retrouve quelques-uns ayant le profil managérial requis. En revanche, les nominations dans les entreprises publiques sur fond de clientélisme politique et de népotisme et la culture de gestion ambiante constituent la véritable gangrène. On confond souvent mandat public et politique », fait remarquer Georges Kapiamba s’interrogeant comment comprendre que les sociétés publiques aient été bien gérées et réalisant des profits, sous l’époque coloniale ; alors que les mêmes sociétés ne le soient pas actuellement ?

Ainsi, martèle-il, s’inscrire à nouveau dans ce schéma constituerait une mise à mort certaine et programmée de toutes ces entités productrices. « La tentation qu’un groupe des partis politiques s’arroge le droit de conclure des arrangements particuliers et égoïstes pour se partager le patrimoine de l’Etat, à l’instar d’un butin de guerre, est non seulement indécente, mais également un déni total de l’Etat de droit tant rêvé par le peuple congolais », fait observer ce défenseur de droits de l’homme.

ACAJ recommande de mettre fin à la pratique anticonstitutionnelle d’après laquelle, pour accéder aux charges dans un service, entreprise ou organisme public, il faut d’abord appartenir à l’un de partis politiques membre de la Coalition au pouvoir !

  • Bendélé Ekweya té

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