Par Ginno Lungabu.
Le député national Roger Abotome a déposé auprès du bureau de l’Assemblée nationale, ce lundi 24 février, ses cinq questions écrites adressées au ministre du Portefeuille, Clément Kwete. C’est au sujet de la cession d‘actifs de SOKIMO à AJN Ressources dans Kibali Gold mine à laquelle s’oppose d’ailleurs Barrick Gold Corporation, actionnaire majoritaire dans cette société exploitant l’or dans le Haut-Uele.
Outre, Kibali Gold mine, AJ a également acheté les parts de SOKIMO dans les projets Zani Kodo, Giro Goldfields, Wanga Nizi et Kibali Sud. La raison avancée de cette cession serait de mobiliser 17 millions USD sur le marché boursier. Ce qui ne convainc pas l’élu de Watsa d’autant plus que selon les informations en sa possession découlant des études fiables et résultats certifiés, pour les dix prochaines années de vie de mines de Kibali Gold mine, la part de 10% de SOKIMO représenteraient une valeur financière de plus de 7 milliards USD.
A l’entendement de Roger Abotome, il s’agirait dans cette cession de part de SOKIMO AJN Ressources, ni plus ni moins d’un bradage des ressources minières. D’où pose-t-il ces cinq questions à Clément Kwete, ministre du Portefeuille : quelles sont les clauses du contrat conclu entre SOKIMO et AJN Ressources ? Quelle est la valeur réelle ou estimative des parts cédées ou à céder à AJN Ressources ? Quel est l’objectif ou mieux le bénéfice attendu de cette cession de la quasi-totalité des parts de la SOKIMO ? Si besoin de céder ses parts s’avère fondé, pourquoi SOKIMO ne l’a pas fait en faveur de Barrick Gold et Anglogold Ashanti en vertu du droit de préemption ? Pourquoi n’avoir pas soumis le processus de cette cession à un appel d’offre afin de garantir la transparence de l’opération ?
Il sied de rappeler que depuis Toronto au Canada, Barrick Gold Corporation, associé majoritaire dans Kibali Gold mine, a, le 20 février dernier, dans un court communiqué de presse, précisé que la SOKIMO étant liée par contrat à eux (Barrick et à AngloGold Ashanti), ne peut pas vendre ou transférer ses actions dans Kibali Goldmines SA, propriétaire de la mine d’or de Kibali, sans leur approbation. « Cette approbation n’a pas été demandée et ne sera pas accordée », a coupé déjà net le géant aurifère.