RDC : 14 ans, la constitution souffre encore de son applicabilité (Georges Kapiamba)

Par Dorcas Nzumea.

Le 18 février de chaque année, la République Démocratique du Congo commémore la promulgation de la Constitution de la République.  Promulguée par l’ancien président de la République, Joseph Kabila Kabange, le 18 février 2006, hier mercredi, il fera exactement 14 ans, jour pour jour depuis que cette loi fondamentale a été acceptée par le peuple à travers le referendum du 18 décembre 2005.

14 ans après, il y a-t-il nécessité d’initier sa révision ? La population congolaise est-elle bénéficiaire de cette constitution ? A toutes ces questions, quelques acteurs politiques et ceux de la société  civile n’ont pas manqué de délier leur langue pour donner leurs points de vue.

Pour Irène Esambo, ministre chargée des personnes vivant avec handicap, la population congolaise est bénéficiaire de cette constitution.  « Si nous parlons de l’alternance aujourd’hui, c’est aussi grâce à cette constitution qui nous a tracé le chemin vers comment arriver à cette alternance », a-t-elle affirmé.  Avec l’alternance politique au sommet de l’Etat, ajoute-t-elle,  il y a à espérer  pour la concrétisation des articles, notamment en ce qui concerne la personne vivant avec handicap, la femme. « Nous avons vu ça au niveau de la nomination du gouvernement où le chef de l’Etat a donné le ton en exigeant le respect des dispositions constitutionnelles en rapport avec la promotion du genre et la représentation des  personnes  handicapées ».

Pour le président de l’ACAJ, Georges Kapiamba,  la population congolaise n’est pas effectivement bénéficiaire de cette constitution parce que les différents droits et libertés fondamentaux qui y sont garantis sont bafoués à tout moment. Jusqu’à ce jour, affirme-t-il,  nous avons une justice qui peine à pouvoir assurer la protection des droits et libertés fondamentaux des citoyens tels que prévus par les articles 149 et 150 de ladite constitution.

«C’est inopportun de procéder à une quelconque révision  parce que la constitution elle-même n’est pas suffisamment appliquée et donc on ne peut pas déjà commencer à la modifier », soutient le président de l’ACAJ. Il invite, par contre, les dirigeants politiques, les autorités du pays  à pouvoir d’abord appliquer la constitution dans son état  actuel et engager  plus tard une concertation ou mieux un débat national afin de savoir quelles sont les dispositions qui devront faire l’objet de modification.

Toutefois, le débat ne fait que commencer, car c’est depuis bientôt 10 ans que les uns et les autres crient à tord ou à raison, la modification de la constitution, seront-ils entendus un jour! Wait  and  see !

  • Bendélé Ekweya té

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