Par Agnelo Agnade.
L’huissier du Tribunal de commerce de Kinshasa a procédé, mercredi 12 février 2020, à la réhabilitation de madame Monique Gieskes dans ses fonctions de gérante de VLISCO Congo Sarl. C’est sur base d’un jugement rendu par cette instance judiciaire le 7 février dernier dans l’affaire qui opposait depuis septembre 2019 cette entreprise à son employée révoquée.
« Le Tribunal dira recevable et fondée les mesures provisoires sollicitées par madame Monique Gieskes et par conséquent, ordonnera la suspension des procès des assemblées ordinaires du 20, 21 et 22 août 2019. Injonction faite à la société VLISCO CONGO sarl de rétablir madame Monique Gieskes dans ses fonctions de gérante en attendant toute décision définitive quant au fond. Dit que le présent jugement avant dire droit exécutoire sur minute nonobstant appel », lit-on dans ce jugement du Tribunal de commerce de Kinshasa exécuté par l’huissier.
Seulement, à la cérémonie de sa réinstallation dans son fauteuil, le cogérant intérimaire de VLISCO, le béninois Eric Loko, son secrétaire et son chargé de ressources humaines ont séché. Mais cela n’a pas empêché l’agent de l’Etat de faire appliquer la décision de la justice. Ainsi par cet acte, madame Gieskes reprend son travail et il est interdit à Eric Loko de mettre ses pieds à VLISCO. Il lui est enjoint de remettre sans délai le véhicule et autres effets de la société (téléphone, ordinateur…) qu’il détient, au risque de se faire arrêter.
Par ailleurs, ce béninois et ses complices (le britannique David Suddens et le hollandais Leendert van Reeuwijle) pourront être poursuivis pour avoir violé le code congolais de l’immigration, en posant des actes non conformes. En effet, Eric Loko tout comme David Suddens, détenteurs de visas de tourisme ont posé des actes de travail alors qu’ils n’avaient pas le visa spécifique de travail.
Violant d’abord les statuts de la société VLISCO en convoquant frauduleusement les assemblées ayant décidé de la révocation de madame Gieskes (lire l’article de Scooprdc.net : « Conflit de travail entre VLISCO et Monique GIESKES : le petit gagne contre le grand ! »), ils ont ensuite violé le code de l’immigration en signant certains documents notamment des circulaires et des communiqués comme des cogérants de VLISCO CONGO. M. Loko qui n’a d’ailleurs régularisé son visa qu’au début du mois de décembre 2019, a signé des chèques, renvoyé les travailleurs congolais alors qu’il n’était qu’un touriste, bon à visiter les bonobos ou à aller se pavaner à Kinkole et bouffer les maboke…
Cette tricherie ne peut être tolérée par aucune justice au monde. Voilà pourquoi le Tribunal de commerce l’a débouté. Et ce qui pourra encore aggraver sa situation, c’est le fait que le béninois Eric Loko pousse les travailleurs à s’opposer à une décision de justice pourtant rendue, comme le stipule l’article 149 de la constitution, au nom du peule congolais et exécutée au nom du président de la république. Une rébellion intolérable qui lui vaut poursuites et arrestation dans un pays sérieux.