Par Nzakomba.
Réagissant aux questions des auditeurs sur Top Congo FM dans son magazine « Le Débat », le ministre d’Etat et ministre de la Communication et médias, Jolino Makelele a soutenu entre les lignes, la décision de la BBC, alors que son compatriote et journaliste Jacques Matand n’a commis aucune faute professionnelle. Le ministre d’Etat UNC a véritablement tapé à côté de la plaque et par là prouvé son incompétence en matière de médias.
En effet, il a commencé par dire que par rapport à ce dossier, le gouvernement congolais n’a aucun point de vue à émettre. Mais personnellement il estime lui que si le journaliste (NDLR : congolais, son compatriote) a franchi les lignes rouges que la BBC en tant qu’employeur a tracées, il doit être sanctionné.
Cette position du ministre d’Etat démontre qu’il n’a pas malheureusement, alors qu’il est patron du secteur, auditionné l’interview incriminée du journaliste avec le franco-camerounais Charles Onana pour en savoir le contenu et l’analyser journalistiquement. Non, monsieur le ministre d’Etat, le journaliste Jacques Matand n’a commis aucune faute professionnelle. Le traitement des informations dans une rédaction se fait en chaîne comme le travail dans une industrie de fabrication. Un reportage ou interview réalisée, ne peut JAMAIS être diffusé sans l’aval des rédacteurs adjoints et rédacteur en chef. Et du moment où l’élément est diffusé, il est le produit de la rédaction et non du journaliste, surtout que celui incriminé date de trois mois déjà passé. Que vos proches, professionnels des médias vous aident !
Dire aussi que le gouvernement congolais n’a pas un point de vue à donner est ni plus ni moins une lâcheté et une démission face l’acte d’injustice subi par un compatriote. La BBC a agi sous pression du gouvernement RWANDAIS pour sanctionner un journaliste congolais. Si le ministre d’Etat Jolino Makelele avait suivi l’intégralité de l’interview incriminée de 4 minutes 20 secondes, il aurait compris les agitations du Rwanda acculé par l’auteur du livre sur ses interventions nuisibles en RDC. Mais hélas !
Kagame ferait-il peur au gouvernement congolais ?
L’on n’hésiterait pas d’aller par l’affirmatif. La réaction indifférente de Jolino Makelele de l’UNC, parti dont on connaît les accointances de son président national avec le pouvoir de Kigali ne dégage aucun doute.
Pourtant quelques jours avant sa déclaration, son collègue de droits humains, André Lite, avait pris position pour condamner l’attitude de la radio britannique. Y a-t-il disconcordance au sein du gouvernement congolais ?
Par cette prise de position de Jolino Makelele sur le sort d’un journaliste congolais renvoyé injustement de la BCC, certains compatriotes révoltés se souviennent de Lambert Mende qui ne pouvait jamais gober pareille injustice sur un compatriote sur instigation d’un pays voisin belliqueux. Par exemple, Me Biayi Crispin qui a aussi suivi l’intervention du Jolino Makelele sur Top Congo déclare : « …je n’en croyais pas mes oreilles, lorsque je suivais Jolino Makelele parler. On a senti la peur et le manque d’éléments dans son chef, alors qu’au loin de sa terre natale, notre compatriote est soutenu par de sénégalais qui n’ont pas accepté cette injustice. Pour moi, le ministre devra s’excuser auprès de toute la corporation journalistique. Il a démontré par sa déclaration que les journalistes congolais ne doivent pas compter sur son appareil étatique pour les protéger des organes aussi puissants soient-ils ».
Que Jolino Makelele ait peur ou pas, les journalistes congolais avec le soutien de leurs confrères de partout au monde, sont déterminés à pousser la BCC à réparer sa faute. Pour l’information au ministre d’Etat en vue de lui montrer que la BBC a agi par peur et sous pression du Rwanda, elle a retiré depuis hier mardi 11 février de son site, le lien de l’interview de Jacques Matand avec Charles Onana.