Par Nzakomba.
À en croire la lettre du ministre provincial de l’intérieur a. i de Kinshasa, Didier Tenge te Litho, les bourgmestres suspendus (Ngaliema, Lingwala, Ndjili, Nsele, Kimbanseke, Matete, Ngaba et Ngiri-Ngiri) l’ont été sur base du non-respect des instructions leur données par l’autorité provinciale.
Il leur est reproché la pollution sonore à outrance, la présence des immondices le long des avenues, les marchés pirates insalubres, la non application et compréhension des textes, notamment l’édit 005 du 09 octobre 2012 portant réglementation relative aux nuisances sonores dans la ville de Kinshasa, l’édit 003 du 09 septembre 2013 relatif à l’assainissement et à la protection de l’environnement de la ville de Kinshasa, du décret -loi n° 14/012 du 08 mai 2014 portant réglementation de la production sonore en RDC et de l’ordonnance n° 73/153 du 31 mai 1975 réglementant les heures d’ouverture des débits de boisson et portant interdiction des Night-clubs sur toute l’étendue de la RDC.
Mais seulement, les éléments « infractionnels » contenus dans la correspondance du ministre laisse d’aucun perplexe. Car toute personne vivant à Kinshasa sait et voit que tout Kinshasa est sale, partant de la commune de la Gombe jusqu’à Maluku. A ce titre, aucune commune ne devrait donc être épargnée.
De la pollution sonore à outrance, l’opinion se demande comment les communes comme Bandalungwa, Kasa-Vubu, Kinshasa et Barumbu ont pu être épargnées, alors qu’en réalité ce sont des communes épicentres de la pollution sonore où bars et églises diffusent à tue-tête, faisant une sorte de compétition de leurs équipements. S’agissant des night-clubs, elles sont à Gombe, à Barumbu, Bandal…et certaines autorités les fréquentent sans gêne.
Quant aux immondices et marchés pirates insalubres, là aussi, l’autorité urbaine s’est plantée complètement. En effet, des avenues entières dans quasiment toutes les communes de Kinshasa se sont transformées, soit en marchés, soit en parking depuis de décennies sans que rien ne soit fait. Le chômage de certains parents et les salaires faibles d’autres étant la cause principale, la débrouille s’est installée pour la survie.
Règlement politique ?
Si dans d’autres communes où les bourgmestres ont été suspendus, la pullule semble être digérée, mais à Ngaliema, les choses ne se sont pas passées comme prévues. En effet, le parti présidentiel UDPS accuse le gouverneur de s’en prendre à Félix Tshisekedi à cause d’une guerre qui ne dit pas son nom entre le FCC et CACH, ou mieux le PPRD et UDPS/Tshisekedi. L’on reproche à Gentiny Ngobila de s’être débarrassé du bourgmestre UDPS de Ngaliema pour le remplacer par celui du PPRD, de surcroît son petit-frère.
Qu’il plaise alors à l’autorité provinciale de se départir de tous ces préjugés, car s’il y a quelque chose que ses administrés ne lui pardonneront jamais, c’est l’état actuel de la ville province de Kinshasa. Monsieur le gouverneur, Kinshasa n’a jamais été aussi sale que maintenant.