Par Ginno Lungabu.
Invité, ce mercredi 5 février, de l’émission « Le Débat » sur les antennes de Top Congo FM, le ministre provincial des Transports de la ville de Kinshasa a annoncé l’identification des moto-taximen, communément appelés Wewa, à partir de ce lundi 10 février à Kinshasa ; une opération qui devra commencer par les districts de la Tshangu et Mont-Amba.
« Ces moto-taximen seront identifiés par nom, parking et numéro de châssis. Les wewas de chaque district auront leurs chasubles et casques. Les Wewa inscrits dans un district ne seront pas autorisés de rouler dans un autre district. Pour être identifié, il faudra débourser 20USD. Pour les Wewa qui veulent rouler sur toute l’étendue de la ville de Kinshasa, je crois que, c’est 500 USD. Le document aura une validité de 6 mois », a déclaré le ministre provincial Honoré Mbokoso, indiquant que ne seront autorisés que trois personnes sur moto, y compris le motard, mais pas d’enfants.
Une décision hautement sécuritaire bien réfléchie dans une ville où l’on compte environ 350 mille wewa sans aucun respect du code de la route et sans permis de conduire, la plupart si pas la majorité avec des motos sans plaques d’immatriculation. Elle est également réfléchie dans une ville où la criminalité s’opère grâce à ces engins difficilement indentifiables.
Seulement, la conditionnalité pécuniaire de cette identification inquiète et fait croire à un rançonnement : 20USD par motard. Donc pour cette opération, le gouvernement provincial de Kinshasa lorgnerait déjà sur au moins 7 millions USD par semestre et 14 millions USD par an. Et c’est sans compter la taxe pour ceux-là qui veulent circuler dans tout Kinshasa : 500 USD par semestre, soit 1.000USD par année. A supposer même que 100 mille wewa souscrivent à cette option de non restriction, le gouvernement provincial de Kinshasa empochera semestriellement 50 millions USD et 100 millions toute l’année !
Réagissant vite à cette décision du gouvernement Ngobila, le président de la Synergie des motocyclistes de la RDC, Youssouf Mukenge, très sceptique s’est demandé : « comment serait-ce possible pour un motard de se faire identifier à un coût de 20 dollars pour 6 mois, soit 40 dollars par an par district et 1000 dollars par an pour toute la ville alors que celui-ci ne verse que 10.000 francs congolais (environ 6USD) par jour et certaines motos d’occasion coûtent même 50.000 francs congolais (30USD) ».
Pour lui, cette identification numérique devra se faire à 2500 francs congolais par motard (1,5USD) avec des avantages de sécurité pouvant permettre au gouvernement provincial d’avoir pas moins de 175 millions de francs congolais par jour, soit au moins 103.000USD. Il propose ensuite que cette opération se fasse en 45 jours.