TRANSCO : un canard boiteux aux salaires faramineux  pour le Conseil d’administration !

Par Nzakomba.

Des documents de transaction bancaire entre le compte de la Société de Transports au Congo (TRANSCO) et certains responsables, parvenus à  Scooprdc.net, viennent une fois de plus mettre en exergue la gestion chaotique de cet établissement public dont la descente aux enfers est en train de confirmer. Alors que la société vit depuis près de deux ans sous perfusion (NDLR : elle est incapable d’entretenir son parc automobile qui compte présentement moins de 400 bus opérationnels sur les 500 acquis du Gouvernement, ni le renouveler grâce à la production), c’est plutôt aux membres du Conseil d’administration à qui le Conseil de gestion alloue mensuellement des émoluments faramineux.

D’abord, au lieu de cinq membres statutairement reconnus, le Conseil d’administration de Transco en compte six. Le sixième, Wilfried Muzama, est une recommandation du Ministère de Transports et communications. Ce qui dénote une violation de la loi. Ensuite, à ces six membres, est allouée mensuellement une enveloppe de 52.500USD de salaire sans comptabiliser d’autres avantages et droits de jeton de présence.

En effet, gérée depuis une année par un directeur général a.i, Andrew-John Bongi, sous la présidence en Conseil d’administration de Rémy Kachoko ka Kachoko qui, dit-on, serait en réalité le faiseur des rois au sein de cette société, Transco, avec une trésorerie qui peine à équilibrer ses comptes, se permet quand même de payer cette enveloppe à des  administrateurs passifs, comme s’ils étaient des personnels actifs. Véritable coup de charmes du Comité de gestion intérimaire pour s’attirer la sympathie, mais surtout avoir les yeux fermés du Conseil d’administration sur la gestion…

A titre illustratif, le chèque n° 10051684 d’Equity Bank, émis à l’ordre de monsieur Mubiala Ififi Matthieu le 02 novembre 2019 sur le compte 1301-23001199-11-00 appartenant à Transco, l’ordre est donné à la banque de payer au porteur la somme de 33.800.000 FC. A la même date, c’est-à-dire le 02 novembre 2019, le même bénéficiaire verse l’équivalent en dollars américains de 33.800.000 Francs congolais, soit 15.000$US dans le compte n° 070131338120028 appartenant à Rémy Kachoko Ka Kachoko avec comme libellé : solde émolument octobre et avance novembre.

Intrigué, le reporter de Scooprdc.net a cherché à en savoir un peu plus en questionnant certains cadres de la société. Voici ce qu’il apprendra : « C’est ce qui se passe, il n’y a pas que lui (Ndlr : le président du conseil d’administration) qui est payé mensuellement, ils les sont tous. Seulement que lui touche 15.000$ comme le DG et les autres 7.500$ quasiment le double de nos directeurs alors qu’ils ne travaillent même pas. La situation de la trésorerie est déplorable, mais voilà comment le peu d’argent que nous récoltons est géré. Aussi, notre quota en carburant n’a pas changé bien que nous n’ayons plus le même charroi qu’à nos débuts. Vous comprendrez monsieur le journaliste pourquoi ils se permettent ce luxe ! », ont-t-il révélé, secouant tous négativement la tête.

Pour une société canard boiteux comme Transco qui voit ses difficultés amplifiées avec la perturbation accrue de son trafic à la suite des embouteillages causés par la construction des sauts-de-moutons, sa gestion mérite véritablement l’attention, non seulement du ministère de tutelle, mais aussi de la Primature et de la Présidence de la République du fait que l’impact de Transco reste socialement très important à Kinshasa. Non sans raison, nul n’ignore le casse-tête des Kinois au sujet du transport en commun, surtout pour ceux de l’Est de la capitale (la Tshangu).

Alors si la seule société de transport public terrestre que compte la République doit avoir d’énormes soucis de gestion, sa faillite aura un impact négativement social. Les salaires de six personnes, d’ailleurs passives du Conseil d’administration réunis, sont mensuellement capables d’acheter un bus « Esprit de vie » (NDRL : le Gouvernement congolais dans sa lutte contre les bus Mercedes 207 surnommé ‘’Esprit de mort’’, a octroyé à crédit à 57.000USD toutes taxes comprises, des bus Hyundai 27 places baptisés ‘’Esprit de vie’’ à des particuliers, payables sur une échéance de quatre ans).

Pour une société qui reçoit régulièrement une subvention en carburant et lubrifiant de la part du Gouvernement (NDLR : ce sont ceux qui ne montent pas dans Transco, qui lui achètent du carburant et lubrifiant. En effet, dans la structure du prix du carburant à la pompe, il y a une quotité prévue pour Transco. Donc, ce sont les usagers privés de la route : véhicules personnels, taxis, taxi-bus, motos et bateaux  qui, en s’approvisionnant chaque fois en carburant, achètent aussi pour Transco), il est inconcevable qu’elle soit incapable de renouveler son charroi automobile, mais voit par contre celui-ci diminuer, alors qu’une grande partie des charges d’exploitation lui est allégée. Et lorsque la délégation syndicale adresse un mémo au DG Andrew-John Bongi pour lui signifier que la société allait mal, comme réponse, il fait arrêter le délégué syndical. Il y a donc un problème ! Jusqu’au soir de ce samedi 1er février que Scooprdc.net met en ligne cet article, le pauvre syndicaliste est gardé au cachot. Nous y reviendrons !

  • Bendélé Ekweya té

À ne pas rater

À la une