A la question écrite lui adressée par la sénatrice Francine Muyumba en rapport avec sa décision de rappeler définitivement deux ambassadeurs de la RDC en poste à Genève et à New York, Scooprdc.net apprend que la ministre d’Etat, ministre des Affaires Etrangères, Marie Tumba Nzeza a finalement répondu. Et selon des informations du Sénat parvenues à Scooprdc.net, la réponse de la patronne de la diplomatie congolaise a été qualifiée carrément d’ « incompétence arrogante ».
En effet, Marie Tumba affirme dans sa réplique avoir rappelé définitivement les ambassadeurs, dans le cadre des mesures conservatoires. Ce qui n’est pas la lecture au Sénat où l’on soutient qu’un rappel définitif ne signifie pas une mesure conservatoire. « Définitive signifie pour toujours alors que conservatoire signifie avant que n’intervienne une solution définitive. Rappel définitif revient à dire mettre fin à leurs fonctions », argumente-t-on au Sénat où l’on précise que ne peut mettre fin aux fonctions d’un ambassadeur que le Président de la République conformément à l’article 81 de la Constitution. « La Ministre d’Etat, Ministre des Affaires Etrangères a violé de manière flagrante la constitution en usurpant le pouvoir du Président de la République, en agissant en lieu et place du chef de l’Etat », déclare à Scooprdc.net un sénateur.
Ce qui fâche les sensibilités politiques au Sénat, c’est lorsque Marie Tumba déclare que le Président de la République, Chef de l’Etat, ne peut collaborer avec le Gouvernement qu’en période de cohabitation. Dans l’entendement de certains sénateurs, la ministre d’Etat enterre la constitution pendant la coalition. Or, la coalition FCC-CACH, lui font-ils remarquer, est dans la logique de cogestion des affaires de l’Etat.
Un autre reproche fait à Marie Tumba Nzeza, c’est lorsqu’elle dit : « évitons donc de vouloir faire du Président un simple exécutant des volontés du Parlement ». Du coup au Sénat, on voit la ministre d’Etat en charge des Affaires Etrangères piétiner les prérogatives du législateur congolais de contrôler le gouvernement, prérogatives lui conférées par la constitution en son article 100 alinéa 2.
Somme toute, la réponse insatisfaisante de Marie Tumba risque d’aboutir à une autre procédure d’autant plus que lorsqu’une réponse d’un membre du Gouvernement à une question écrite est insatisfaisante, d’autres procédures parlementaires peuvent être engagées, notamment la question orale avec débat. La Sénatrice Francine Muyumba le fera-t-elle ? Possible d’autant plus que cette affaire est à la base d’un bras de fer entre la ministre d’Etat Marie Tumba et le secrétaire général aux affaires étrangères Ileka Atoki, lequel bras de fer a poussé ce dernier à démissionner bien que le chef de l’Etat n’ait pas encore pris acte de sa décision.
Ce qui est vrai, madame Marie Tumba broie du noir aux Affaires étrangères. Ses faiblesses seraient couvertes par le président de la république qui a pris le devant de la diplomatie. D’où l’exigence de sa démission pour incompétence notoire ne serait pas exclue à la session de mars prochain au Sénat. Wait and see.
Georges Ilunga.