Si la date du 20 janvier ne représente rien pour le commun de mortel, mais pour le bâtonnier Jean-Claude Muyambo, elle est négativement significative. C’est le jour marquant son arrestation qu’il qualifie toujours d’arbitraire, par le régime Kabila. Cinq ans passés, Jean-Claude Muyambo s’en est souvenu hier lundi et a saisi de l’occasion pour dénoncer la politique de ‘’division’’ qui a caractérisé l’ancien régime kabiliste pour opposer les fils et filles du Congo.
« On voulait m’utiliser pour détruire d’autres politiciens. Et en contrepartie, on me devait de portefeuille ministériel. J’ai refusé de trahir le peuple, le résultat est que nous avons aujourd’hui le changement, nous avons l’alternance. Ce que j’ai connu en prison pour cette alternance, dans l’avenir ne doit plus se produire dans cette République », a-t-il déclaré au cours d’un point de presse ce lundi 20 janvier 2020 à Lubumbashi.
Jean-Claude Muyambo ne mâche pas les mots : « le système Kabila était au service du mal. Même la justice avait cessé d’être au service du peuple, elle était au service du mal. Les pratiques du régime Kabila ont détruit le pays mais également la justice. Nous cherchons comment déboulonner le système passé et créer une nouvelle classe politique au pays ».
Rappelons que Jean-Claude Muyambo avec son parti SCODE étaient membres de la Majorité Présidentielle (MP). Ils ont décidé de quitter cette plateforme en guise d’opposition au troisième mandat présidentiel que les sociétaires de la MP s’époumonaient à arracher en violation de la Constitution pour Joseph Kabila. Les autres partis ayant formé le G7 lui emboîteront les pas.
Mais comme son acte téméraire était un crime de lèse-majesté, un dossier judicaire lui a été vite créé. Arrêté pour stellionat le 20 janvier 2015, Muyambo a été condamné en 2016, à cinq ans de prison. Se considérant comme prisonnier personnel de Joseph Kabila, le président national de SCODE a toujours soutenu que son emprisonnement n’était qu’un musellement politique pour avoir exigé à haute voix le départ de Joseph Kabila, déjà fin mandat.
Il sera libéré le 03 janvier 2019, peu avant l’avènement de Félix Tshisekedi au pouvoir. Allié de Moïse Katumbi et de Gabriel Kyungu wa Kumwamza, deux poids lourds katangais, Jean-Claude Muyambo fait allégeance à l’actuel président de la république, Félix Tshisekedi dont il défend les intérêts dans la région du Katanga.
Ginno Lungabu.