C’est la lettre du permanant syndical de la Convention de Lutte pour les Employés (CLE), adressé à madame l’Inspecteur général du Travail le 15 janvier dernier, qui annonce la puanteur à l’Agence Nationale pour la Promotion de l’Investissement (ANAPI). Dans cette correspondance, Jean-Pierre Katete étale le calvaire infligé aux travailleurs par le directeur général, Anthony Nkinzo Kamole.
« L’ANAPI a choisi de contredire les principes de l’Etat de droit en matière de travail en niant les droits syndicaux à l’ensemble du personnel alors que le cycle électoral 2018-2021 a été lancé, prolongé à deux reprises. Considérant que toutes les tentatives effectuées depuis 2018 par nos affiliés pour avoir des élections syndicales sont demeurées sans réponse au mépris des dispositions constitutionnelles et légales, les agents et cadres de l’ANAPI ayant choisi librement l’encadrement de notre syndicat, nous chargent par la présente de déclarer un conflit collectif du travail portant sur les conditions de travail de nature à compromettre la bonne marche de l’ANAPI et la paix sociale conformément à l’article 307 du code du travail », peut-on lire dans cette correspondance dont copie est parvenue à Scooprdc.net.
Sans être superflu, le syndicaliste énumère les éléments constitutifs de ce conflit, c’est notamment le refus par l’employeur d’installer la délégation syndicale sollicitée par les travailleurs ; le flou autour d’importantes sommes d’argent destinées à l’achat des parcelles aux agents ; la discrimination dans l’avancement en grade en promouvant les nouvelles unités au détriment des anciens depuis plus de 10 ans ; l’opacité entre les sommes versées par le trésor public et le décaissement pour les charges fixes, notamment les salaires mensuels, les soins médicaux, les frais de missions, etc. ; l’inadaptation du cadre organique de l’Etablissement public ; la sous-traitance des attributions des agents et cadres de l’ANAPI aux consultants et avocats-conseils ; et la non application d’un barème salarial.
Et pour régler tous ces problèmes, la CLE sollicite l’arbitrage de l’Inspection Générale du Travail. « Face à l’insécurité professionnelle dans la gestion de leurs carrières, les travailleurs sollicitent votre conciliation pour faire respecter les dispositions légales de toute urgence conformément à vos missions prévues à l’article 187 du code du travail. A défaut de votre convocation dans 72 heures conformément à l’alinéa 3 de l’article 307 du code du travail, les travailleurs considéreront avoir épuisé toutes les voies de règlement de conflit, préalables à la cessation collective du travail qui interviendra dès mercredi 29 janvier 2020 sur pied de l’article 315 du code du travail et ce, après un préavis de grève en respect des dispositions légales », prévient ce syndicat menaçant.
Selon la CLE, le refus l’installer le syndicat dans un établissement public équivaut au manque de transparence dans la gestion de la chose publique. Mais aussi le refus de respecter la liberté syndicale garantie par la constitution et le code du travail ; c’est narguer l’État de droit et le chef de l’Etat.
De certaines indiscrétions, Scooprdc.net apprend qu’étant pasteur à Philadelphie, le DG Anthony Nkinzo Kamole croit que le chef de l’Etat, son frère d’église ne ferait rien. « Trafic d’influence spirituel qui n’honore pas l’Eglise », souffle un agent ANAPI à l’oreille de Scooprdc.net.
Ginno Lungabu.