En sa qualité de sénateur élu du Sud-Kivu, Pierre Lumbi a écrit, ce samedi 11 janvier, au Président de la République, Félix Tshisekedi, en rapport avec la situation qui a prévalu ou bien qui prévaut encore à l’Université de Kinshasa. Entre le marteau et l’enclume, on pouvait bien le dire de l’ancien allié de Félix Tshisekedi dans le Rassemblement de l’opposition issu de Genval, mais tenir la carotte et le bâton vaudrait mieux pour exprimer sa position.
« Tout en reconnaissant aux étudiants la légitimité de leur droit de manifester, nous condamnons la violence qui s’en est suivie, avec mort d’homme. Elle est intolérable, et les coupables sont punissables ! », écrit-il d’emblée dans sa lettre avant d’ajouter vite : « cependant, la sanction collective et globale prise par le Ministre de l’Enseignement Supérieur et Universitaire est non seulement disproportionnée mais inappropriée et injuste! ».
Pour Pierre Lumbi, cette sanction punit à la fois et les étudiants innocents, et les fauteurs de troubles dont le statut d’étudiant reste à prouver ; même les parents qui ont consenti des sacrifices énormes pour envoyer leurs enfants à l’université. « Comme cela a été constaté, le comportement de la majorité des étudiants était pacifique. Il est donc inacceptable que cette majorité soit punie à cause d’une infime minorité de fauteurs de troubles alors qu’il n’a pas été établi que ces derniers aient le statut d’étudiants régulièrement inscrits dans cette université », mentionne dans sa lettre Pierre Lumbi qui invite le gouvernement à rétablir l’ordre public tout en privilégiant l’équilibre entre la sanction et le dialogue.
L’ancien conseiller spécial en matière de sécurité de Joseph Kabila, devenu bras droit de Moïse Katumbi, rappelle que par le passé, entre 1985 et 2000, il a été procédé à des fermetures intempestives des établissements de l’Enseignement Supérieur et Universitaires qui ont causé des dommages incommensurables dont l’enseignement en RDC porte, encore aujourd’hui, les stigmates.
« Raison pour laquelle, nous en appelons à votre responsabilité, en tant que garant du bon fonctionnement des institutions de la République de veiller à ce que cette fermeture ne se prolonge au-delà du temps strictement nécessaire pour le rétablissement de l’ordre public. Le Ministre de l’Enseignement Supérieur et Universitaire doit fixer une date précise de la réouverture de l’Université de Kinshasa et la reprise du dialogue avec les étudiants pour éviter de perturber, si pas de perdre l’année académique », tel Pierre Lumbi interpelle Fatshi, son ancien allié du Rassop.
Innocent Olenga.