Que ce soit à la Générale de Carrières et de mines (Gécamines) tout comme à la Minière de Bakwanga (MIBA), patronne un Albert. A la différence que l’un est Yuma et l’autre Mukina. Mais les deux ont une parenté : ils sont de ‘’bokilo’’, de ‘’baku’’ du fait que le premier a marié sa fille au neveu du second. Um mariage à 70 mille USD de dote avec un cadeau de diamant pompeusement célébré à Kinshasa. Seulement, ces Albert n’ont pas fait bonne presse en 2019.
En effet, le premier, candidat premier ministre du Front commun pour le Congo (FCC) proposé au nouveau président de la république dans le cadre de la coalition, a été rejeté par ce dernier qui avait sur son dos les pressions occidentales. A tort ou à raison, difficile de le dire, l’image que l’Occident a d’Albert Yuma est celle d’un prédateur de la Gécamines. C’est peut-être le fait des rapports des ONG comme Global Witness et Centre Jimmy Carter qui l’ont sérieusement accablé. Mais c’est surtout l’affaire de 200 millions d’euros de créance que la Gécamines doit à Ventora du sulfureux Dan Gertler qui l’a bien cloué au pilori.
Bien que cette affaire soit pendante devant la Cour d’Appel de Lubumbashi, beaucoup de personnes mais surtout les ONG notamment l’Association Congolaise pour l’Accès à la Justice (ACAJ), ont crié et crient encore au montage d’un scenario pour détourner ces fonds. Et l’acteur clé doigté dans ce dossier c’est Albert Yuma, PCA de la Gécamines. Ce n’est pas pour rien qu’il est ainsi incriminé. L’homme a joué un grand rôle dans la Kabilie et est compté parmi les premiers bras séculiers financiers de Joseph Kabila. Son nom emmerde les Congolais.
Un autre Albert qui emmerde les Congolais, c’est celui de la MIBA. Outre les vols et substitutions des diamants lui imputés, dont le vol spectaculaire de 2,30 carats de diamant vert évalué à plus de 5 millions USD lui colle au dos, le DG Albert Mukina n’a pas affiché une gestion orthodoxe de cette entreprise qui contribuait beaucoup au budget de l’Etat après la Gécamines.
Dans le fameux dossier de la nébuleuse canadienne Saint Louis BGM, beaucoup d’observateurs n’ont pas compris que les sanctions se soient seulement limitées à Dieudonné Lobo, le coordonnateur administratif du Bureau privé du chef de l’Etat alors celui qui a véritablement posé l’acte de bradage de la MIBA, c’est le DG Albert Mukina. Même si dans le mandat spécial que Dieudonné Lobo a signé et qui lui a valu des ennuis judiciaires pour usurpation des pouvoirs, il est fait mention aux points 8 et 9 à la MIBA, il n’est pas donné à Albert Mukina le pouvoir d’engager par son propre chef la société dans cette aventure de prédation.
Pour avoir, sans contrat ni protocole d’accord dûment signé et surtout sans en avoir informé et obtenu l’aval du Conseil d’administration, autorisé de son propre chef l’intrusion de Saint Louis BGM, non seulement dans le polygone de MIBA, mais aussi dans sa gestion financière en lui remettant le double de la clé du coffre-fort des diamants, Albert Mukina est aussi celui qui devait être logé à la prison de Makala que Dieudonné Lobo seul.
D’autres dossiers sales liés à 5 millions USD, prêt de la Gécamines, lui sont imputés : achat des matériels sans appel d’offres, surfacturations, mauvaise qualité des matériels acquis, blocage de l’usine de laverie et de triage à Dar-es-Salam, en Tanzanie. A Félix Tshisekedi de mettre fin à cet emmerdement de congolais par les deux Albert dans le secteur minier.
Agnelo Agnade.