Franck Diongo à Félix Tshisekedi : en dépit des relatives améliorations, un effort doit être fait pour que les congolais sentent et vivent l’alternance

Le président national du Mouvement Lumumbiste Progressiste (MLP), n’a pas dérogé à sa tradition d’adresser à la fin de chaque année un message au peuple congolais. Même en prison, Franck Diongo l’avait fait. Cette année, ce n’est pas un Franck Diongo intraitable tenant le bâton pour frapper le régime, mais plutôt c’est un Franck Diongo tenant la carotte qu’on a entendu ce 30 décembre 2019, s’adressant à Félix Tshisekedi comme un conseiller, en lui signifiant bien évidemment que le délai de grâce lui accordé par le peuple congolais est en train de s’effriter.

« Le Président de la République a donc l’obligation constitutionnelle de satisfaire aux attentes du peuple, à défaut, il risquerait de subir le même sort que le régime de l’AFDL de triste mémoire qui, après avoir été accueilli avec beaucoup d’espoirs, de triomphes et d’enthousiasme  a, malheureusement fini par décevoir et par être rejeté par le Peuple souverain », prévient celui qu’on appelle ‘’le martyr vivant » en rappelant que l’alternance intervenue au niveau de l’institution Président de la République qui est une fierté pour tous les démocrates congolais et partisans de la construction d’un Etat de droit, n’est ni un cadeau de qui que ce soit, moins encore un produit de la génération spontanée, mais par contre le fruit d’une lutte héroïque du peuple congolais à travers la société civile, l’église catholique, les différents mouvements citoyens, les associations de défense de droits de l’homme et des opposants politiques, entre autres, Félix Antoine Tshisekedi, Moïse Katumbi, Jean-Pierre Bemba,  Martin Fayulu et lui-même.

Saluant les réalisations en onze mois de Félix Tshisekedi, notamment la libération des prisonniers et les retours des exilés politiques, le respect des droits de l’homme en rapport avec les libertés publiques en général, et le droit de manifester en particulier, la politique de la gratuité de l’enseignement, la fermeture des cachots politiques, l’engagement sur le respect de la parité constitutionnelle en faveur de la femme congolaise, des personnes vivant avec handicap ainsi que des personnes vulnérables, Franck Diongo estime qu’en dépit de ces relatives améliorations, un effort doit être fait pour que les congolais sentent et vivent l’alternance, dans les domaines notamment de l’accès à l’électricité, à l’eau potable, à la lutte contre le chômage, à l’augmentation du pouvoir d’achat et du panier de la ménagère, accès aux soins de santé primaire et enfin à la libre circulation des personnes et des biens.

« La lutte contre les antivaleurs telles que l’impunité, la corruption et les détournements  doit être le socle de son action pour se démarquer de son prédécesseur. Pour ce faire, une nouvelle mise en place s’impose dans le secteur judiciaire… Au cas où le Président de la République se trouverait bloqué dans sa mission de changement, il devra, en sa qualité de garant de la Nation Congolaise, en tirer toutes les conséquences de sa coalition », conseille le Martyr vivant au regard des entraves du FCC,  lequel, dit-il,  se comporte en opposant face aux initiatives du Président de la République. « L’année qui s’ouvre devra être celle de la matérialisation de l’idéologie du PEUPLE D’ABORD », martèle-t-il.

Bien qu’ayant accordé, dit-il, son sincère pardon à ses bourreaux des différents régimes autoritaires passés (NDLR : il est le seul à être fait prisonnier par trois présidents de la République et tous l’ont laissé en Prison : Mobutu, Kabila père et Kabila fils), Franck Diongo déclare n’avoir pas renoncé à son combat contre le système Kabiliste et contre tous ceux qui se livrent à la corruption, aux détournements de deniers publics, aux pillages de ressources naturelles, au coulage des recettes de l’Etat ainsi qu’aux violations de droits de l’homme.

S’opposant au culte de personnalité dont l’esprit tenterait déjà Félix Tshisekedi en créant un billet de banque à son effigie et celle de son prédécesseur Joseph Kabila, mais aussi à l’organisation des manifestations festives à l’occasion de l’an 1 de l’alternance, Franck Diongo lui propose à la place l’indemnisation des victimes de l’alternance et l’érection d’un monument en leur honneur. « C’est une nécessité impérieuse et une obligation pour l’Etat congolais », dit-il.

Pour finir son message, Franck Diongo fait à Félix Tshisekedi un certain nombre de recommandations, notamment : introduire une requête auprès de nations unies pour l’organisation d’une enquête internationale sur la situation de l’Est afin d’établir les responsabilités individuelles ; accepter la proposition de création d’un tribunal pénal international pour juger tous les crimes commis en RDC ; procéder à une nouvelle mise en place dans la chaîne des commandements de l’armée, en excluant tous ceux qui ont été cités ou condamnés par les Nations Unies, les USA et  l’UE ; changer les animateurs de la Cour constitutionnelle ; repenser à la CENI qui, dit-il, a brillé par les incongruités les plus abjectes.

Innocent Olenga.

  • Bendélé Ekweya té

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