L’Intersyndicale de la Regideso a annoncé dans un communiqué et même sur les antennes de Top Congo FM, l’interruption de la fourniture d’eau à Kinshasa et ce, à partir de ce mardi 22 décembre. Raison : le gouvernement à travers son ministre des finances ne veut pas payer le montant de 5 millions USD d’acompte décidé par le chef de l’Etat sur les factures de consommation d’eau que l’Etat congolais doit à cette entreprise. Cette annonce qui est à la fois une menace, un ultimatum et une accusation contre le ministre des finances, José Sele, est de mauvais goût, de l’avis de La Section Bleue, en ce sens qu’elle crée la panique au sein de la population.
« La section Bleue demande au Directeur Général de la Regideso de démissionner pour son honneur ayant touché à la fibre sensible qui rappelle les conséquences de coupure d’eau et de courant par ceux que Papa Wendo a nommés les ‘’banyangalakata’’ en 1998, lors de l’attaque de Kinshasa par les rebelles. Pour éviter qu’il soit mis à son compte les conséquences d’une colère populaire, la démission est pour lui une sortie honorable », peut-on d’emblée lire dans le communiqué de ce groupe de réflexion qui proteste contre les méthodes de pression et moyens utilisés par la Direction générale de la Regideso pour installer la panique au sein de la population de la ville province de Kinshasa.
Pour La Section Bleue que coordonne Me José Kadima, de surcroît syndicaliste de grande renommée, le communiqué rendu public par l’Intersyndicale de la Regideso annonçant l’interruption de la desserte en eau à partir de mardi 24 décembre 2019, est expressif de la démission tacite des mandataires publics de cette société. « …une telle mesure concernant la sécurité de toute la collectivité ne pourrait être laissée à une délégation syndicale dépourvue de responsabilité publique », fait remarquer l’avocat qui explique dans son costume de syndicaliste (NDLR : il est président national de la Convetion de Lutte pour les Emplois, CLE en sigle) qu’en sortant ainsi de sa compétence consacrée à l’article 259 du code du travail, la délégation syndicale de la Regideso s’est déployée avec légèreté dans un domaine dont la portée sécuritaire dépasse le cadre de la défense des travailleurs de cette société.
« La compétence étant d’attribution, les seules personnes habilitées à gérer et à assumer les éventuelles conséquences de la gestion calamiteuse de cette question sont les mandataires publics. Par voie de conséquence, c’est à eux de justifier la situation qu’ils annoncent avec légèreté à 48 heures d’exécution et ce, pendant la période de fête où les congolais sont réunis en famille pour consommer beaucoup d’eau », remarque en plus José Kadima et La Section Bleue qui voient voit derrière cette tentative un sabotage des actions du Chef de l’Etat par des mandataires publics qui se cachent derrière une communication syndicale au lieu d’assumer publiquement leurs intentions inavouées.
La Section Bleue ne s’empêche de responsabiliser les mandataires de la Regideso : « Les conséquences inestimables de cette mesure nocive pour les malades dans les hôpitaux, les personnes de troisième âge et les nourrissons en violation des règles de santé publique seront mises à leur charge pour ce que R. J. RUMMEL a appelé ‘’démocide’’ (mort du peuple). Car Privée de l’eau sur une période non indiquée, la population se trouve privée de la vie et astreinte à une mort programmée. C’est une question non négligeable de sécurité publique ».
Rappelons que La Section Bleue est un mouvement de réflexion qui se veut une nouvelle école du civisme, un cercle de pensée, un cadre de libre expression, une flamme qui veut briller et une lampe qui doit éclairer la maison Congo. Elle est une constellation des étoiles, des étincelles lumineuses faites des enfants du peuple, médecins, architectes, enseignants, de sans emploi, penseurs, avocats, professeurs, ingénieurs, des jeunes et vieux.
« Nous sommes ici ‘’torche à la main’’ pour tracer et éclairer le chemin pour le peuple d’abord et l’Etat de droit ; pour maintenir la flamme d’espoir, pour raviver la mémoire collective », avait déclaré Me José Kadima lors de la sortie officielle de La Section Bleue, le samedi 14 septembre 2019 au Cercle Boboto à Kinshasa.
Georges Ilunga.