C’est dans un discours fleuve sur l’état de la Nation de près de 3 heures du temps que le chef de l’Etat Félix Tshisekedi s’est adressé pour la première fois au parlement réuni en congrès (Assemblée Nationale et Sénat), où il a renouvelé sa volonté de servir le pays qui fête sa première alternance pacifique au sommet de l’Etat et où le bien-être de la population est et demeure le cheval de bataille de sa mandature.
Dans son allocution, le chef de l’Etat fait un bilan mi-parcours depuis son investiture où il note une nette amélioration de la situation sécuritaire avec la fin des atrocités dans la région du Kasaï, des opérations de pacification dans le Tanganyika et la poursuite des opérations militaires dans le grand Nord et à l’Est de la RDC pour venir à bout des groupes armées qui sévissent auprès de populations civiles, imposant aux Forces Armées de la RDC une guerre asymétrique. Toutefois, comme voulu par les populations du grand Nord et de l’Est de la république, le chef de l’Etat déclare avoir changé les commandants des opérations et la tête de plusieurs unités de commandement et sollicite la collaboration des députés et sénateurs de cette partie de la RDC avec l’armée nationale, aux fins de pousser ces agresseurs terroristes à leur dernière retranchement, selon ses propres termes.
Tout en reconnaissant les mérites de son prédécesseur Joseph Kabila, Félix Tshisekedi a émis une certaine inquiétude sur la tentative de certains politiques à vouloir déstabiliser les institutions provinciales. D’où son ambition de vouloir modifier le mode de scrutin des gouverneurs pour contrer cette mauvaise habitude. Aussi, il a profité de cette tribune pour annoncer aux élus et à la nation, son projet de nommer les animateurs de la petite territoriale, ceci, en attendant l’organisation des élections municipales, locales et urbaines. Toujours en politique, le chef de l’Etat relance la question de la double nationalité et sollicite un débat sincère afin que le Congo rejoigne d’autres nations à travers le monde.
Décrétant l’année 2020 l’année de l’action, Félix Tshisekedi annonce vouloir doter la RDC d’une banque de crédit agricole et d’une autre d’investissement qui, ensemble avec la brigade agricole, pourront relever le défi de la croissance et de la lutte contre la pauvreté. « La pauvreté n’étant pas une fatalité, nous allons la combattre et nous la vaincrons car ma volonté reste comme je l’ai annoncé le jour de mon investiture, servir au mieux la population et cela de toutes mes forces… », dit en substance le président de la république.
Cette volonté de Félix Tshisekedi se justifie, car il annonce pour l’année prochaine, l’ouverture d’un gigantesque chantier d’infrastructures routières qui devra relier toutes les provinces de manière sectorielle allant de Moanda à Lubumbashi, en passant par les provinces du Kwilu, Kwango, Kasai, Lomami, Haut-Katanga etc. Aussi, une autre voie allant de Zongo en passant par la Mongala, Tshopo, Bas-Uélé, Haut-Uélé, jusqu’à Aru. Une troisième et quatrième reliant les provinces de l’Est en passant par Bujumbura pour joindre Mombasa au Kenya et relier l’Est de la RDC à l’Ouest par la Tshopo via la Mongala, une province stratégique pour l’intégration régionale des provinces de la RDC.
Dans sa volonté manifeste de servir le Congo, le président Félix Tshisekedi a fait l’évaluation de ce qui est déjà fait, mais montre également à la représentation nationale ses cartes, pour relever le défi du développement ensemble avec eux, car admet-il, le peuple lui a confié la magistrature suprême, tout en octroyant la majorité parlementaire à l’ancienne majorité ; situation qui nécessite de la coalition qui en est découlée, de concertations permanentes au vue de rectifier et améliorer la gouvernance. Et par rapport à la bonne gouvernance, Fatshi se veut très intraitable dans la lutte contre la corruption.
Nzakomba
