Tshisekedi-Kagame : la photo qui fait perdre à Seth Kikuni son sang froid

Réuni à Kigali le week-end passé lors d’une assise économique avec d’autres leaders africains, Félix Tshisekedi a été vu au côté de Paul Kagame du Rwanda souriant comme dans ses habitudes, et se tenant la main (photo ci-haut). Posture qui a donné de l’insomnie à l’ex-candidat à la présidentielle, Seth Kikuni,  qui ne s’est pas privé dans un tweet de tacler Fatshi en ces termes : « Cette image nous permet de dire que Kabila était plus sensible aux cris, reproches et mécontentement du peuple congolais. Il y a des choses qu’il ne ferait jamais en public. Je suis indigné, dégoûté. Il faut penser au moins aux familles victimes de l’Est depuis 1996 ». 

Cette déclaration de Kikuni laisse transparaître les réactions d’un homme qui veut se lancer en politique,  mais qui n’a pas encore réussi à dominer ses émotions. Non sans raison, en postulant à la présidentielle de 2018 et si par la magie des urnes l’homme était élu,  alors non seulement qu’un mûr serait dressé entre la RDC et le Rwanda, mais également Paul Kagame se ferait bastonner par lui à chaque rencontre !

Non monsieur le candidat malheureux.  La diplomatie exige d’un homme d’Etat un certain dépassement de soi. En plus, pour les congolais qui connaissent Félix Tshisekedi,  cet homme est spontané, naturel et jovial. Nelson Mandela ne disait-il pas que la meilleure façon de gagner son ennemi c’est de l’approcher ?  Mandela fut critiqué par l’ANC parce qu’il avait accepté plusieurs propositions de blancs,  alors qu’au fond,  il n’avait jamais tergiversé sur sa demande de jadis : l’égalité,  la liberté et les élections générales.

En effet,  le visage toujours souriant du chef de l’Etat congolais n’a rien d’une mollesse. Tout chef de l’Etat qu’il est,  l’homme garde encore tout son humanisme. Ce que les congolais ne lui reprochent d’ailleurs jamais, sauf ceux, qui une fois au pouvoir, cherchent à  créer de mythes autour d’eux,  se sacralisent au point d’être complètement déconnectés de la réalité que vit sa population.

Ce mardi 10 décembre à Oslo,  le premier ministre Ethiopien a reçu le prix Nobel de la paix 2019, non pas parce qu’il a vaincu l’Erythrée, mais c’est parce qu’il s’est mis au-dessus de ce conflit qui a fait de milliers de morts de deux côtés et a prôné la voix de la paix par la négociation avec son ennemi juré.

Ainsi en lisant l’histoire de grands hommes qui ont su pardonner à leurs bourreaux,  Seth Kikuni se rendra compte que Fatshi n’est pas celui à qui il veut qu’il ressemble.

Nzakomba 

  • Bendélé Ekweya té

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