La révélation est faite par Mme Anneline Morgan, responsable du Programme Science, Technologie et Innovation à la Direction du Développement Industriel et du Commerce, au sein de la Communauté de Développement de l’Afrique Australe (SADC). C’était lors de l’atelier sur la Science, Technologie et Innovation (STI), tenu du 4 au 6 décembre dernier au CSIR à Pretoria à l’intention des parlementaires et experts des ministères de pays membres de cette organisation sous-régionale ayant la science, la technologie et l’innovation dans leurs attributions. La RDC y a été représentée par trois délégués du Ministère de la Recherche Scientifique et Innovation Technologique.
Ce 1% du PIB qui est le minimum exigé par l’UNESCO, a été approuvé par les Chefs d’Etat de la SADC en 2008 dans le Protocole sur la Science, la Technologie et l’Innovation. Mais curieusement 10 ans après, aucun de 16 pays qui composent la SADC n’a atteint ce pourcentage. L’Afrique du sud est à 0,82% et doit fournir beaucoup d’efforts pour combler le gap de 0,18% qui lui reste. La RDC qui est à 0,4% surpasse quand même l’Angola dont la part du PIB consacrée à la recherche scientifique est jusque-là de 0,04%.
La conséquence de cette moins performance, déplore Mme Anneline Morgan, ce que la science et la technologie sont sous-financées. Dans ces conditions, déplore-t-elle, il est difficile aux pays de la SADC d’entrer dans la 4ième révolution industrielle du fait que les ingénieurs sortis des universités de ses pays membres ne sont pas de bonne qualité. D’après elle, l’Afrique en général apporte moins de connaissances ou ne produit presque rien dans le numérique alors que dans le monde occidental l’intelligence artificielle s’acquiert déjà à partir de l’enfance.
La responsable du Programme Science, Technologie et Innovation à la Direction du Développement Industriel et du Commerce au sein de la SADC interpelle les parlementaires à élaborer une législature, sous forme d’une loi qui puisse contraindre leurs Etats respectifs à s’acquitter de cette obligation si l’on veut voir la SADC entrer dans la 4ième révolution industrielle.
Pour rappel, le Produit Intérieur Brut (PIB) est un indicateur économique qui permet de mesurer la production économique intérieure réalisée par un pays. Il mesure ainsi la valeur de tous les biens et services produits dans un pays sur une année. Il s’agit de la valeur des biens et services produits par des agents économiques résidant dans un pays, calculée selon le prix du marché. A cette production, il convient d’ajouter la valeur ajoutée récupérée par l’Etat. Donc, une augmentation du PIB signifie qu’un pays connaît une croissance économique. A l’inverse, une diminution du PIB est une décroissance.
La RDC peine à attendre si tôt cette exigence de la SADC du fait que même dans son budget 2020, la part réservée au Ministère de la Recherche Scientifique et Innovation Technologique n’a pas changé comparativement à l’année passée, soit 0,41%. Ceci représente 64.031.746.942FC, soit 37.665.733USD au taux de 17. Alors que l’actuel ministre de la Recherche Scientifique et Innovation Technologique, José Mpanda Kabangu, n’a cessé de plaider pour que la part budgétaire réservée à son secteur n’atteigne ne fût-ce-que 1% du fait qu’à la recherche scientifique, l’on a ajouté l’innovation technologique qui appelle à une autre expertise.
José Mpanda Kabangu répète toujours : la recherche scientifique est le socle de tout développement et si l’on veut de l’émergence de la RDC, il faudra y accorder beaucoup d’attention. Mais malheureusement, son interpellation n’émeut guère le gouvernement congolais qui semble considèrer la recherche scientifique comme le cadet de ses soucis. Ce qui est inquiétant !
Owandi.