Présentée, le mercredi 04 décembre 2019, aux agents et cadres du Ministère des affaires étrangères sous sa tutelle, la ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères, en bonne ’’udpsienne’’, n’a pas usé de la diplomatie pour appeler directement les fonctionnaires et agents de son ministère à une prise de conscience collective pour lutter contre toutes les antivaleurs ayant élu domicile depuis longtemps au sein des Affaires Etrangères, en vue de redorer l’image de la diplomatie congolaise.
« Nous avons déjà un atout formidable qu’il nous suffira d’exploiter à fond : c’est la volonté clairement affichée du Chef de l’Etat, de faire de notre diplomatie le fer de lance de l’action gouvernementale du pays. Et c’est au ministère des Affaires étrangères qu’il revient principalement la responsabilité d’en assurer la mise en œuvre et le suivi », déclare celle dont on dit qu’elle communique moins.
Et de marteler : « la RDC a grandement besoin de redorer son blason, de présenter une image de marque rassurante, une condition sine quo non si le pays veut atteindre les objectifs que veut cibler sa diplomatie, à savoir : briser l’isolement, reconstruire les ponts rompus dans ses relations régionales et internationales, rétablir la confiance avec les institutions internationales, favoriser et accroître les investissements étrangers. Hisser réellement la RDC au niveau des pays émergents ».
Marie Tumba Nzeza a en quelque sorte présenter sa feuille de route pour plus de justice et d’équité dans la recherche de l’excellence à laquelle tous les agents et cadres du ministère devront aspirer. C’est notamment respecter et appliquer dans la plus grande fermeté des textes qui créent et organisent le fonctionnement des services à la Centrale et à l’extérieur, impliquant ainsi le recyclage de tous les instruments juridiques pour les adapter à l’évolution en flèche de l’environnement diplomatique. Pour cela, la patronne de la diplomatie a pris le ferme engagement de reformes tous ses services et d’instaurer des mécanismes efficaces de lutte contre toutes les antivaleurs à savoir : le clientélisme, le tribalisme, le favoritisme, l’accaparement indu des deniers publics et l’impunité.
Au regard de l’évolution des relations internationales dans un contexte de mondialisation, Marie Tumba Nzeza envisage la révision de la liste de représentation de la RDC à l’étranger, à fermer certaines ambassades et d’en ouvrir d’autres selon le besoin administratif et les enjeux diplomatiques.
Pour rappel, la RDC a 62 ambassades, 2 représentations permanentes et 4 consulats généraux. « La répartition de ces missions n’a pas été revue depuis très longtemps, de sorte qu’elle ne reflète plus les ambitions actuelles de la diplomatie congolaise. La moitié de ces missions se trouve en Afrique. Mais à ce jour, en vue de poursuivre les objectifs de croissance et de développement durable, la RDC doit impérativement tourner son regard vers tous les pays considérés comme des nouveaux îlots de progrès et d’excellence. Il faudrait réfléchir sur une stratégie de repositionnement de la RDC sur les échiquiers africain et mondial », fait-elle savoir.
Membre de plus de 300 organismes et institutions sur les plans africain et international, le pays traîne d’importants arriérés en ce qui concerne ses contributions. « Outre le leadership qu’elle devrait naturellement avoir dans ces organisations, notre pays a la capacité de jouer un rôle prépondérant au sein de la Fonction publique internationale. Mais, pour y parvenir, nous devons acquérir une image irréprochable et mettre tous les atouts de notre côté à tous points de vue. Il est inacceptable que le droit de vote de la RDC lui soit retiré lors de certaines grandes réunions internationales, ou que des postes revenant à la RDC soient occupés par des non congolais, simplement parce que notre pays a des dettes. Cette situation est intolérable et doit changer », se révolte la ministre d’Etat et ministre des Affaires étrangères qui fait savoir que toutes les actions diplomatiques doivent s’inscrire dans un projet gouvernemental précis, avec une division du travail et une répartition des tâches réfléchies.
Innocent Olenga