Kongo central : enfin, Atou Matubuana déchu par l’Assemblée provinciale, Gilbert Kankonde humilié !

C’est un véritable théâtre de chez nous, malheureusement moins bénéfique pour la province que les députés provinciaux du Kongo central ont livré aux congolais ces derniers jours. Protecteurs du gouverneur Atou Matubuana face aux griffes du procureur près la Cour de cassation qui le poursuivait dans l’affaire de scandale sexuel par lui orchestré contre son adjoint et très divisés sur la motion de défiance contre le gouverneur déposée lundi dernier au bureau de l’Assemblée provinciale, ces députés viennent curieusement et au grand étonnement de le défenestrer à l’unanimité ce mercredi 4 décembre dans la soirée : 24 députés sur 24 votants.  Ce, après une séance plénière atypique où insultes, bagarres et autres bassesses étaient au rendez-vous.

En effet, pendant que le vice-premier ministre et ministre de l’intérieur Gilbert Kankonde convoquait toutes affaires cessantes à Kinshasa pour consultation, le gouverneur et le président de l’Assemblée provinciale accompagné des autres membres du bureau, les députés provinciaux et leur bureau ont fait fi à son télégramme. Ils ont tenu leur plénière et ont destitué le gouverneur.

Dans ce revirement, mieux cette volte-face, l’implication personnelle de l’autorité morale du FCC y serait pour beaucoup, soufflent certaines indiscrétions de cette plateforme à Scooprdc.net. Joseph Kabila qui n’a pas digéré le défi que lançait  Atou Matubuana au FCC, aurait, en marge de la rencontre de Mbwela Lodge où il a été aperçu, tenu une réunion secrète à Songololo avec les notables Ne Kongo. A cela, s’ajoute le conditionnement financier des députés révélé par Objectif-info.cd. Selon ce média en ligne, les députés convoqués à Kinshasa et qui sont rentrés mardi à Matadi auraient reçu chacun 25.000USD pour faire tomber le téméraire Atou Matubuana.

Ce qui est vrai, dans cette affaire, les élus provinciaux du Kongo central ont bouffé à tous les râteliers. Ils ont sérieusement désargenté Atou Matubuana envers qui ils ont manifesté un faux-vrai soutien. Le pauvre a beaucoup gaspillé pour se maintenir dans le fauteuil, mais il a payé de sa témérité. Le poste du gouverneur du Kongo central étant vacant, Antoine Ngonda se frotte déjà les mains.

Gilbert Kankonde humilié…

S’il y a un VPM de l’intérieur à qui les gouvernements et assemblées provinciaux ont désobéi, c’est Gilbert Kankonde. Son télégramme de ce jour convoquant Atou Matubuana et Anatole Matusuila a été superbement ignoré par ce dernier qui a continué à diriger sa plénière. Pas plus que deux semaines, Benoît Olamba du Sankuru s’était comporté de la même sorte, convoquant une plénière dont les résolutions exigent la démission du gouverneur alors ce dernier et lui-même étaient convoqués toutes affaires cessantes à Kinshasa.

Les gouverneurs de province, n’en parlons même pas. Ils n’ont jamais obtempéré à l’ordre de se conformer au nombre exigé par la constitution des membres de leurs gouvernements. Mais par contre, ils lui ont curieusement avec arrogance administré une leçon de la territoriale. Aussi, ces gouverneurs ont fait fi à l’exigence du VPM Kankonde de rapporter leurs arrêtés nommant des bourgmestres de commune.

Voilà la faiblesse de la coalition FCC-CACH lorsqu’une partie est politiquement dépourvue d’autorité. L’UDPS Kankonde en est la preuve. Il ne sait pas sanctionner. Or, du temps de Shadary ou de Boshab, pareil comportement rebelle n’était nullement envisageable. Rappelez-vous de la shadarisation des provinces. Cette attitude de fermetures des assemblées provinciales bien que décriée, ramenait les institutions provinciales à l‘ordre. Faudra-t-il une petite dose de dictature dans la démocratie pour mieux avancer les choses ? Le contexte congolais l’exige.

Nzakomba

  • Bendélé Ekweya té

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