C’est un véritable coup de gueule, l’extériorisation d’une colère explosive doublée d’exacerbation et de ras-le-bol. Telle peut être la moindre qualification de la tribune libre que Crispin Kabasele, coordonnateur national du Groupe des Partis Indépendants (GPI) a balancée sur les réseaux sociaux contre le Front Commun pour le Congo (FCC), dont il est membre. Et l’acte déclencheur de sa furie n’est autre que la récente retraite du FCC à Kinsatu au Kongo central qu’il qualifie d’emblée de « retraite de désunion » de par son caractère discriminatoire.
Évoquant ainsi l’adage selon lequel « face à l’injustice, à l’anarchie, au désordre, à la violation des droits et des textes, il ne faut jamais se taire, il faut se lever et se battre », cet ancien sénateur du RCD/Goma déclare appliquer sans atermoiements ni remords cet adage. « Le Front Commun pour le Congo, dans sa configuration actuelle, ne ressemble en rien à une organisation politique, soucieuse de ses adhérents et de sa prétendue « base ». Au contraire, il est plutôt comparable à une « loge ». Sa Charte constitutive est bafouée et régulièrement violée. Certains de ses membres sociétaires sont marginalisés et exclus de toutes les rencontres, toutes les manifestations et autres activités. Seuls les lécheurs de bottes sont conviés au régal. Or, sa Charte ne contient aucune disposition discriminatoire et prévoit, sur papier, le principe d’égalité de tous ses membres. Pour le moment, on dirait que le Front Commun pour le Congo est devenu un cercle des « copains et des coquins », crache-t-il en qualifiant la retraite de Kinsantu de « retrouvailles entre « initiés » d’une quelconque secte mystico-politique qui ne dit pas son nom! ».
Pour vieux ‘’Katshi’’, comme aime-t-il se faire appeler, les valeurs qui ont milité à la création du FCC, à savoir la solidarité et la cohésion, ne sont plus respectées. « Ouvert, dès sa naissance, à toutes les forces politiques et sociales congolaises sans discrimination, le Front Commun pour le Congo ne réunit actuellement que des regroupements ou des partis ayant d’élus. Et pour ceux qui ont eu la malchance d’échouer aux dernières élections, la porte leur est hermétiquement fermée au nez. A moins de se retrouver parmi les cireurs de bottes de certains « barons » », dénonce-t-il dans sa tribune libre. Et de se demander : « Comment ces mêmes politiciens qui ont mal géré lesdites élections et qui ont mis en place un clientélisme primaire se ressourçant aux mamelles du tribalisme et du régionalisme, pouvaient-ils se faire hara-kiri et procéder à une autocritique sans complaisance de leurs actions passées ? ».
Finalement il tacle Néhémie Mwilanya : « le Front Commun pour le Congo n’a même pas une administration digne de ce nom. Son Coordonnateur National qui ne détient aucun mandat officiel de nomination, s’est entouré de petits porteurs de mallettes et de garçons de course recrutés dans des conditions connues de tous, gère selon ses caprices, règle des comptes à ceux qui ne pensent pas comme lui et obéit au diktat de ses « amis ». Affaire réservée aux « initiés ». Les autres sociétaires sont rejetés, très mal accueillis et mal servis ».
Il appert qu’avec ce crachat jeté sur les animateurs du FCC, vieux Katshi n’a plus les pieds dedans. Va-t-il frapper à la porte du CACH ? Possible. De toutes les façons, c’est un ancien fils de l’UDPS et le retour d’un enfant prodigue est bibliquement toléré.
Owandi.