Arrestation de Dieudonné Lobo : « Mon client est à Makala sur base des supputations et des humeurs », déclare Me Eric Bilale

Le coordonateur des services personnels du président de la république est détenu à la prison de Makala. Dieudonné Lobo est accusé d’avoir négocié un contrat important au niveau de la Miba à l’insu du président de la République. Il aurait par ce fait outrepassé ses compétences. Et cette affaire diversement commentée dans les médias a fait passer du coup le collaborateur de Félix Tshisekedi pour un maffieux revêtu de corruption.

Mais d’après son avocat qui s’est confié ce mardi 3 décembre à la presse, il s’agit des supputations et des humeurs qui ont téléguidé l’arrestation de son client et sa détention qu’il qualifie d’illégale à Makala. Me Eric Bilale soutient que juridiquement Dieudonné Lobo n’a commis aucune infraction. « C’est une arrestation arbitraire et illégale », martèle l’avocat qui ne s’empêche pas de déclarer que c’est un coup fatal contre le rêve de l’Etat de droit où seul le respect des textes règne en maître, en lieu et place des émotions ou règlements des comptes politiques.

Me Eric Bilale s’étonne que le premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba ait accusé son client d’avoir outrepassé ses compétences. Et de questionner : « est-ce que le premier ministre connaît les limites des compétences d’un coordonnateur administratif des services personnels du chef de l’Etat ? » Pour lui, l’acte nommant son client confère à ce dernier le rang de directeur de cabinet du chef de l’Etat.

« A part le fait que dans l’esprit de l’acte de nomination du Coordinateur Administratif des services personnels du Chef de l’État, il est d’un même rang que le Directeur de Cabinet, qu’est-ce qui peut encore délimiter ses compétences ? Ce n’est pas parce que le premier ministre a estimé que monsieur Lobo aurait outrepassé ses compétences que l’infraction a existé ; ce n’est pas parce que le ministre de portefeuille s’est plaint que Lobo a du coup commis une infraction », s’insurge-t-il en précisant : « On doit faire très attention de ne pas saper intégralement le rêve d’un État de droit. Personne ne connaît des limites de compétences de Monsieur le Coordonnateur Administratif des services personnels du Chef de l’Etat. Il n’existe aucun texte le réglementant ».

Me Eric Bilale signe et persiste que le fait pour son client d’avoir recommandé quelqu’un ou une entreprise auprès du gouverneur de province ne constitue nullement une infraction.

Ginno Lungabu

  • Bendélé Ekweya té

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