Propos de Jean-Pierre Lacroix sur les tueries à Beni : du déjà entendu !

Lundi 2 décembre 2019 au Q.G de la Monusco, Jean-Pierre Lacroix, secrétaire général adjoint des Nations Unies chargé des opérations de maintien de la paix, a au cours d’une conférence de presse, réaffirmé l’importance de l’attachement du partenariat entre la Monusco et l’Etat Congolais. Il a appelé à cet effet, à une compréhension commune du problème des rebelles ougandais des ADF qui endeuillent plusieurs familles dans la province  du Nord-Kivu, à l’Est de la République Démocratique du Congo. Parlant des attaques contre la Monusco, il souligne qu’il ne faut pas se tromper d’ennemi car les vrais ennemis selon lui, sont les groupes qui attaquent et tuent la population.

Après avoir effectué une descente à Beni, Jean-Pierre Lacroix a convoqué une conférence de presse pour notamment, selon lui, éclairer l’opinion publique sur les allégations et insinuations  que subit la Monusco. « Quand on voit dans les réseaux sociaux que la Monusco travaille avec les ADF, j’ai envie de dire que vous vous souvenez peut-être qu’il n’ y a pas si longtemps, nous avons eu 16 morts et 50 blessés ; tués et blessés d’un seul coup par une attaque des ADF. Il y a aussi des choses que nous ne pouvons pas tolérer et je le dis sans méconnaitre du tout la frustration, la tristesse et l’angoisse que peuvent ressentir les populations », affirme-t-il.

Et d’ajouter : « il ne faut pas se tromper d’ennemi. Ceux qui sont l’ennemi, ce sont les groupes qui attaquent nos collègues de la riposte Ebola, les groupes qui attaquent nos collègues civils et militaires ». Pour ce diplomate, le partenariat Monusco-Gouvernement congolais est efficace dans plusieurs territoires du pays. Il n’y a aucune raison qu’il ne le soit pas aussi à l’Est.

Par ailleurs, le secrétaire général adjoint des Nations Unies a indiqué que les canons et de bombardements ne régleront pas le problème.  « Il faut que nous ayons une même compréhension du problème des ADF et de la complexité de la question », préconise-t-il en précisant que ces attaques sont intolérables et risquent d’avoir des conséquences néfastes sur l’efficacité de la riposte à virus Ebola.

Le diplomate français pense plutôt qu’il y a des améliorations sensibles qui doivent être apportées dans la manière de travailler. « Il n’y a pas de réponses simples au drame à l’Est de la RDC.  A coté des efforts pour restreindre l’espace des groupes armés, il faut travailler avec la population pour améliorer leurs conditions de vie », a-t-il laissé entendre. En outre, il a exprimé sa totale solidarité et a compatit avec la population mais aussi avec les victimes de ces dernières attaques.

Mais ce discours de Lacroix passe difficilement aux oreilles de ceux qui exigent le départ de la Monusco. Une force présente en RDC depuis 20 ans mais qui présente un bilan très mitigé. En exigeant son départ de la RDC, le ras-le-bol du peuple n’a qu’un seul message : « la Monusco est là, on nous tue sous sa barbe. Même si elle n’est pas là on va continuer à nous tuer. Mieux vaut qu’elle ne soit pas là pour qu’on nous tue sous sa barbe ». Ce message exige des décideurs onusiens une remise en question de la présence inefficace des troupes des Nations Unies au Congo. Sinon, les propos de Lacroix, c’est du déjà entendu. Les congolais de l’Est n’attendent que le résultat du type opération Artemis menée par les troupes françaises dans l’Ituri en 2003. Voilà le concret !

Dorcas N.

  • Bendélé Ekweya té

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