La décision du vice-premier ministre et ministre de l’intérieur de ce 30 novembre réhabilitant Atou Matubwana et Justin Lwemba respectivement gouverneur et vice-gouverneur du Kongo central, suspendus pour avoir été impliqués dans une sextape qui avait fait scandale et le tour du monde, laisse beaucoup d’observateurs perplexes.
Si au Front Congo pour le Congo (FCC), l’on n’a pas caché publiquement l’indignation en réitérant le désaveu du gouverneur et son adjoint et en promettant la pression pour qu’ils ne gouvernent pas la province, d’autres indiscrétions parvenues à Scooprdc.net évoquent une enveloppe consistante des billets verts qui auraient fléchi et conditionné le VPM Gilbert Kankonde. « Le VPM n’a pas résisté au pouvoir de Mammon », souffle quelqu’un de son entourage.
Déjà, quand il a retourné au Kongo central le gouverneur déjà convoqué à Kinshasa à l’aube du scandale sexuel par lui occasionné, Gilbert Kankonde était accusé d’avoir perçu 100 mille USD en plus d’une Jeep Toyota neuve. Récemment, certaines sources proches du gouverneur suspendu soufflaient à Scooprdc.net que ce dernier (Atou Matubuana) disposait des sommes colossales d’argent, prêtes à être investies pour obtenir sa réhabilitation. Et cette dont seul Dieu connaît le montant, aurait été bel et bien apporté au VPM qui a estimé que plus le temps a avancé, moins sont devenues la clameur et la colère de la population. Mais le faire en écartant son adjoint laisserait entrevoir une corruption. Voilà pourquoi Justin Luemba est aussi ‘’sauvé’’.
Aussi, laisse-t-on que dans ce dossier ubuesque, l’ex-première dame Olive Lembe se serait personnellement investie pour que l’argent dépensé par son beau-père, au profit de l’élection de Matubwana ne se perde pas étant donné que le gouverneur, à l’époque intérimaire (NDLR : après le décès inopiné de son titulaire Jacques Mbadu), lui aurait promis tous les marchés juteux de la province en guise de remboursement et compensation. On raconte même que lors d’une réunion de l’aile dure du Front Commun pour le Congo (FCC) consistant à accélérer le processus de destitution de Matubwana après qu’ils l’ont désavoué, Mme Kabila se serait invitée pour demander à ces « comploteurs » de ne plus s’ingérer dans le dossier du gouverneur suspendu.
« Nous étions en pleine réunion lorsque la porte s’est ouverte et maman Olive est entrée pour nous dire : arrêtez vos histoires contre Matubwana, c’est ne pas votre problème, et elle a aussitôt refermé la porte derrière elle…», confie un témoin visiblement très gêné en ajoutant : n’écrit pas ce que je te raconte là…
Autre chose, dans les semaines qui ont précédé la levée de cette suspension, les indiscrétions de la sphère du pouvoir ont raconté qu’une somme de 300.000$US avait été mise sur la table pour le retour de Matubwana. Etant mis au parfum, les détracteurs du gouverneur suspendu avec le FCC en tête auraient mis en garde le destinataire de cette somme et l’affaire fut reportée.
A ce jour, en décidant la réhabilitation, le VPM Kankonde s’est-il suffisamment informé sur les tenants et les aboutissants d’une telle mesure ? Car pour Papy Miantezolo député national, élu de Kasangulu, il est incompréhensible qu’une autorité qui a exposé sa nudité à la face du monde, dans une affaire sordide de sexe, soit gardée à la tête de la province. Lancien bras droit de Ne Muanda Nsemi s’interroge à haute voix pour savoir si c’est le procureur près la Cour de cassation qui avait menti sur une implication présumée du gouverneur Atou Matubwana, en faveur de qui la réhabilitation pourrait se justifier, mais pas celle de Justin Luemba, qui lui a été pris la main dans le sac.
L’opinion se rappellera que le vice-gouverneur du Kongo Central, Justin Lwemba a été surpris nu dans la résidence de l’assistante de son titulaire Atou Matubwana où la dame l’avait accusé de viol, pendant que celui-ci se défendait attestant que le rapport sexuel était consenti. Après l’intervention des services de sécurités filmant le scénario, l’homme avait accusé son gouverneur d’être à la base de cette ignominie contre sa personne, d’où leurs suspensions par le gouvernement central. Là, ironisent certains internautes : « à cause de l’agent, le VPM Kankonde a canonisé les saints Matubuana et Luemba, il ne lui reste que de béatifier la sainte Mimie ».
Elégance si il en existe encore…
Par élégance, maintenant qu’ils sont au plan purement administratif réhabilités dans les fonctions de gouverneur et de vice-gouverneur de la province du Kongo Central, Atou et Luemba doivent démissionner, estime Omer Nsongo, analyste politique mais surtout un fils Ne Kongo dans un post whatsapp.
« S’étant discrédités dans cette affaire, ils sont marqués pour la vie : en famille (nucléaire ou élargie), au travail, à l’Eglise, voire au stade ou au marché, ils ont perdu autorité et notoriété. Le Kongo Central est une société prude. Il mérite respect de la part de ses filles et fils dignes indistinctement. Ici, il ne s’agit ni de pardon (dans le sens de se maintenir en fonction), ni de règlement des comptes. La province a été souillée dans sa chair et dans son esprit. Imaginons ce que sera demain ! », s’inquiète Omer Nsongo.
Et de se questionner : « qui voit Atou ou Luemba gouverneur ou vice-gouverneur être reçu avec honneurs à Nkamba, par exemple ? Ou qui voit l’un ou l’autre participer à la Conférence des Gouverneurs des provinces et être pris au sérieux ne serait-ce que par ses pairs, pour ne pas parler du Président de la République ? Qui voit l’un ou l’autre se présenter dans une école ou dans un hôpital, sinon dans un marché ou dans un stade ? Qui voit l’un ou l’autre prendre un bain de foule ? Qui voit l’un ou l’autre donner des ordres à leurs collaborateurs et leur faire des leçons de morale ? Qui voit l’un ou l’autre recevoir avec dignité les honneurs dits militaires, avec fanfare et défilé ? »
De grâce, supplie cet analyste Ne Kongo, sentiments à part, Atou et Luemba n’ont pas, ou n’ont plus de place dans les institutions provinciales du Kongo Central. « Au lieu de défier les Ne Kongo, ils gagneraient en dignité en proposant, eux-mêmes, leurs démissions à l’Assemblée provinciale. Sans rancœur, ni rancune », écrit Omer Nsongo. Sera-t-il écouté ? Attendons voir !
Nzakomba.