Telle est la position du ‘’Chemin de la paix’’, mouvement qui accompagne le Dr Denis Mukwege, Prix Nobel de la paix dans la recherche d’une paix durable en RDC. Selon son coordonnateur adjoint basé à Kinshasa, le Professeur José-Adolphe Voto, les mesures prises à l’issue du Conseil de sécurité tenue le lundi 25 novembre dernier par le gouvernement et élargi à la Monusco, ne sont pas efficientes au regard de l’ampleur et la complexité du drame qui se déroule dans la région de Beni depuis près de cinq ans et qui s’est exacerbé ces derniers jours.
Pour le Chemin de la Paix, il ne suffit pas d’établir un QG avancé des FARDC à Beni et continuer les opérations conjointes avec la MONUSCO pour résoudre le problème. Puisque les FARDC ont toujours travaillé avec la force onusienne et cela n’a rien produit. En effet, le problème dans la région de Beni est double et il est connu de la population et des leaders de la province : c’est la complicité de certains commandants avec l’ennemi et l’inefficacité de la MONUSCO. Et c’est à ces niveaux qu’il faut apporter des solutions.
Premièrement, permuter les commandants des troupes qui ont tissé des liens d’affaires avec l’ennemi et qui l’alimentent en informations et même en logistique. Deuxièmement, demander au Conseil de Sécurité des Nations Unies d’activer le chapitre 7 des résolutions relatives à la mission de la MONUSCO pour permettre à celle-ci d’imposer la paix à Beni, au lieu de rester des simples observateurs et faire des photos pour compter les morts.
Le Dr Mukwege a depuis préconisé une solution durable pour ramener la paix dans cette région : il s’agit de mettre en place une mission avec des unités spécialisées du type Artémis qui a ramené la paix en Ituri en 2003. Et ceci dans le cadre du chapitre 7 de la résolution de la MONUSCO. Car nous sommes là dans une situation de crime contre l’humanité et il faut que le gouvernement congolais mette devant ses responsabilités, le Conseil de Sécurité des Nations Unies qui a initié la MONUSCO avec une mission inefficace depuis près de vingt ans. La force onusienne a montré ses limites, il faut une remise en question totale.
Professeur José-Adolphe Voto