Le Gouverneur de la province de l’Ituri, Jean Bamanisa Saidi, est visé par une motion de défiance déposée contre lui, lundi 18 novembre, au bureau de l’Assemblée Provinciale. L’initiateur de cette démarche est le député provincial de l’opposition, Louis Masumbuko Adaba, membre de la plateforme Lamuka. Au moins 17 députés de l’opposition tout comme de la coalition FCC-CACH ont déjà apposé leurs signatures sur ce document de 18 pages.
Dans son document d’accusation, Lous Masumbuko reproche au chef de l’exécutif provincial, l’opacité dans la gestion financière des fonds émanant du Gouvernement central en faveur des déplacés du territoire de Djugu. Le député lamukiste évoque également la megestion du gouverneur depuis sa prise des commandes de la province. Dans le lot des griefs contre Bamanisa, il y a aussi le mauvais état des routes sur l’ensemble de la province ; le comportement irrévérencieux et menaces envers les élus provinciaux, le non paiement des loyers de 14 mois du bâtiment abritant l’Assemblée provinciale ; la vente sans qualité de 12 lingots d’or saisis par la justice militaire.
Visiblement serein, Jean Bamanisa attend être officiellement notifié pour présenter valablement ses moyens de défense. Mais déjà, les observateurs voient en cette démarche de députés provinciaux de l’Ituri, le retour en force des anciennes pratiques décriées pendant la législature passée dans les assemblées provinciales où les élus provinciaux faisaient des gouverneurs de province leurs vaches à lait. Pour leur soutirer de l’argent, ils initiaient ainsi contre eux des motions intempestives de censure. Les plus coriaces résistaient, les faibles tombaient.
Face à ce trop plein pouvoir, des voix se sont levées et se lèvent toujours pour la reforme de la loi électorale quant au scrutin des gouverneurs de province. Même le président de la république serait de cet avis pour diminuer les ardeurs des élus provinciaux qui excellent dans l’avidité, la cupidité et l’escroquerie financière.
Joyce Mpiana
