Première sortie médiatique de Fridolin Ambongo : « je dois parler au nom de ceux qui ne peuvent le faire, même s’il faut le faire au prix de mon sang »

Dans son premier point de presse tenu ce mardi 12 novembre au complexe scolaire Cardinal Monsengwo, le nouveau cardinal et archevêque métropolitain de Kinshasa, Fridolin Ambongo, a, dans une brève allocution affirmé son ambition à la fois religieuse et sociale en vue de restaurer la dignité humaine que le congolais a perdue depuis très longtemps.

Après avoir brossé l’avènement de sa création au rang de cardinal dans un consistoire convoqué par le pape François, Fridolin Ambongo a rappelé le travail d’un cardinal au sein de l’église. Ainsi, l’archevêque de Kinshasa a lors d’un échange de près de deux heures après son allocution, fait savoir à la presse son engagement à lui.

« …les défis à affronter demain en tant que cardinal sont : la responsabilité collective pour un rayonnement de la RDC. On ne peut pas bâtir une nation sans que chacun assure sa responsabilité ; le rapprochement de cœur de tous les congolais. Mettre avant tout, l’intérêt supérieur de la nation; le défi de la dignité humaine, celle des enfants et de la femme. Un pays où la dignité humaine n’est pas respectée, ne peut pas aller loin », dit Monseigneur Fridolin Ambongo.

De l’église à la politique en passant par le social, Fridolin Ambongo n’a pas caché sa position vis-à-vis des dossiers brûlant de l’heure. C’est pourquoi en politique par exemple, le locataire du Centre Lindonge fait savoir qu’il accueille favorablement la proposition de Martin Fayulu sur la proposition d’un dialogue, car dit-il, au moins à ce niveau, ça prouve que même lui Fayulu a évolué. Et cela y va de l’intérêt de la nation, que de rester sur les discours du passé. Pour l’actuel chef de l’Etat, le nouveau cardinal affirme avoir constaté dans la personne de Félix Tshisekedi la volonté de bien faire, et en politique la volonté est un pas décisif, bien que la population vit toujours dans la misère.

Concernant la gratuité de l’enseignement, Ambongo rappelle à ses interlocuteurs la convention signée entre l’église catholique et l’Etat. Tout en se réjouissant de cette mesure, le prélat met en garde tout de même le gouvernement à ce qu’il prenne ses responsabilités notamment de payer correctement les enseignants. Pour Monseigneur Fridolin Ambongo, les enseignants doivent en plus de leur salaire, recevoir la prime qu’ils recevaient des parents, afin de garder le niveau de vie qu’ils avaient déjà. En outre, l’Etat devrait prendre en charge le fonctionnement des écoles et la paie de tous les personnels d’appoint. C’est seulement à ce titre, dit l’évêque de Kinshasa, que la gratuité aura des effets escomptés bien que l’on note déjà avec satisfaction le nombre accrue des enfants à l’école, chose à féliciter.

Parlant de son rapport avec le gouvernant, le cardinal affirme qu’il n’est pas diplomate pour être astreint au devoir réserve. « …En tant que Cardinal, je dois parler au nom de ceux qui ne peuvent le faire. Je dois rappeler aux dirigeants chaque fois que cela sera nécessaire leur devoir et obligation, car c’est aussi là le rôle de l’église, même s’il faut le faire au prix de mon sang. Tel est d’ailleurs le sens de la couleur écarlate portée par les cardinaux », affirme l’homme de Dieu.

Ben Lévi.

  • Bendélé Ekweya té

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