L’homme des ‘’moments bien choisis’’, ainsi peut-on désormais qualifier le professeur émérite Raphaël Nyabirungu. Après son analyse sur la notion de subornation des témoins qui avait coûté à Jean-Pierre Bemba l’éligibilité à la présidentielle du 30 décembre dernier, le voilà rebondir et donner de la voix sur la notion du retour ou pas d’un ancien président de la République aux affaires.
Dans un point de presse organisé ce lundi 11 novembre en fin d’après midi, le professeur émérite Raphaël Nyabirungu affirme contrairement aux propos du professeur Mbata, qu’un ancien chef de l’Etat d’après la constitution congolaise peut revenir postuler à la magistrature suprême, bien qu’ayant déjà accompli deux mandats dès lors qu’il s’est passé une mandature avant son retour.
Réagissant ainsi au débat de salons politiques entre le Front Commun pour le Congo (FCC) et le Cap pour le Changement (CACH), débat qui a quitté les salons pour la rue à travers les médias interposés, Nyabirungu dédouane sa démarche, la qualifiant de typiquement scientifique, car ça fait débat entre les différents courants de pensée selon qu’on est de telle ou telle autre obédience politique, alors que sa démarche à lui, n’est que scientifique.
» …il n’y a dans la constitution congolaise et dans différentes lois régissant notre pays, aucun article ou passage qui interdit à un ancien chef de l’Etat d’être candidat à une élection présidentielle, dès lors qu’une mandature est passée avant son retour… Et vous devez savoir qu’en droit ce qui n’est pas interdit est permis. Sinon, le législateur devrait expressément le signifier dans les textes », soutient ce pénaliste.
Pour le professeur émérite, ce débat n’a rien à avoir d’un conflit d’interprétation entre d’un côté les constitutionnalistes, et de l’autre les pénalistes. Mais c’est un débat de science et de la raison. Même si le pénaliste Nyabirungu infirme n’avoir pas réagi au propos du professeur Mbata, mais le fait pour lui de réagir quasiment coup sur coup, et juste après que Mbata a grillé Joseph Kabila sur son éventuel retour comme candidat en 2023, l’on peut affirmer sans crainte d’être contredit que le FCC ne peut qu’être derrière cette sortie médiatique du prof, ou même bénéficierait de cette réflexion à haute voix de Nyabirungu.
L’on se rappellera que c’est le même professeur Nyabirungu qui, à la veille de dépôts des candidatures pour la présidentielle de 2018, avait lors d’un point de presse à l’hôtel Invest, affirmé que la subornation de témoins était ni plus ni moins qu’une des formes de la corruption, alors que Jean Pierre Bemba venait d’être condamné à la cour pénale internationale (CPI) pour ce fait, et la suite, tout lecteur de Scooprdc.net le sait. Masturbation juridique reprochée aux doctrinaires selon que l’on est de l’opposition ou du pouvoir.
Nzakomba