On pourra bien passer l’éponge, mais ça se chuchote et présage mal en ce temps où la coalition CACH-FCC est visiblement en ballottage. Tenez, le vice-premier ministre et ministre de la Justice et garde des sceaux, Célestin Tunda ya Kasende, est accusé d’avoir usurpé à Kampala le pouvoir revenant à la ministre d’Etat et ministre des affaires étrangères, Marie Tumba Nzeza.
En effet, lors de la signature du communiqué conjoint sanctionnant la fin de la visite d’Etat en Ouganda du président Félix-Antoine Tshisekedi effectuée du 9 au 10 novembre dernier, alors que du côté de l’Ouganda c’est le ministre des affaires étrangères, Sam K. Kutesa qui a signé ledit communiqué, du côté RDC par contre, c’est le vice-premier ministre en charge de la justice, Célestin Tunda ya Kasende qui l’a fait en lieu et place de madame Marie Tumba Nzeza, pourtant présente dans la délégation du chef de l’Etat congolais. Raison évoquée : préséance. Pour lui, en tant que VPM dans cette délégation, il avait le pouvoir sur tous les ministres dans la délégation.
Argument rejeté par les experts en diplomatie qui soutiennent que le chef de l’Etat est diplomatiquement représenté en dehors du pays par le ministre des affaires étrangères. C’est lui le patron de la diplomatie, pas quelqu’un d’autre. D’ailleurs, c’est ce qui a fait que du côté ougandais que ce soit le ministre des affaires étrangères qui ait apposé sa signature alors qu’il s’agissait pourtant d’un forum économique. Sinon, ce serait, si l’on reste dans la logique du VPM congolais de la justice, le ministre ougandais de l’économie ou du commerce extérieur qui aurait signé ce communiqué. Il ne l’a pas fait parce que le document non seulement cite les noms de deux chefs d’Etat, Félix Tshisekedi et Yoweri Museveni, mais également les implique diplomatiquement. Voilà pourquoi c’est madame Tumba qui l’aurait pu signer.
Une erreur que le VPM Célestin Tumba devra éviter prochainement pour éviter de prêter le flanc aux détracteurs politiques de tous bords qui profiteraient de pareils actes pour déstabiliser davantage la coalition FCC-CACH dont la fragilité à l’interne est bien dessinée avec tous les accrochages et actes de vandalisme perpétrés par leurs militants respectifs ces derniers temps.
Ginno Lungabu.