Kinshasa : la « milice wewa » incendie encore un bus de transport en commun

Comme s’ils étaient encensés dans leur comportement incivique, les taximen-moto appelés communément ‘’wewa’’, ont une fois de plus incendié un bus de transport en commun ce lundi 4 novembre à Matadi-Kibala dans la matinée, pour avoir heurté mortellement un motocycliste.

En effet, le bus incinéré revenait du marché frontalier de Lufu entre la RDC et l’Angola dans le Kongo Central, bourré de marchandises comme à l’accoutumée, lorsque le motard a surgi pour passer devant. Malheureusement, sa manœuvre n’a pas abouti et le bus l’a écrasé. Aussitôt, ses compères ont encerclé le bus qui avec de bidons d’un litre d’essence, d’autres avec des allumettes et tout autre produit inflammable jusqu’au point de mettre le feu dans le bus avec tout son contenu, faisant la sourde d’oreille aux supplications de femmes commerçantes qui avaient chargé leurs marchandises à bord de ce bus.

Comme l’on peut le constater, cette manière de se rendre justice par la barbarie et la violence de ces taximen-moto prend de plus en plus de l’ampleur, au point de donner l’impression que l’Etat serait incapable de rétablir de l’ordre ou de s’imposer face à cette milice qui ne dit pas encore son nom.

L’on se souviendra que le mouvement dit ‘’Kuluna’’ a débuté au début des années 98 à l’entrée de l’AFDL par de judokas, qui en revenant de leur passage de ceintures ou de niveau, cherchaient à se mesurer avec tout passant pour faire plaisir à ses fans et à ses accompagnateurs. Petit à petit, ces démonstrations se sont transformées en règlement de compte entre club de judo tout d’abord, puis vengeance et expédition punitive en cas de défaite d’un grand club de judo contre un petit. Les autorités étant passives et complaisantes, ces mouvements se sont rapidement installés dans de quartiers pauvres et défavorisés, créant de gangs et quasiment de milices avec armes blanches pour cette fois-ci commettre toutes sortes de crimes allant de l’extorsion au meurtre.

Avec ce comportement criminel qu’affichent au grand jour les taximen-moto, pourquoi l’Etat congolais ne sévit-il pas ? Aux automobilistes, l’Etat exige un certain nombre de documents pour circuler sur la voie publique, et pourquoi pas aux ‘’wewa’’ qui n’ont dans la majorité pas de permis de conduire ni plaque d’immatriculation ? Leur appartenance ethno-tribale pour la plupart d’entre eux ferait-elle d’eux intouchables ? Et si les victimes de leur barbarie se mettaient à réagir comme eux, qu’en sera-t-il ?

Non, que l’Etat congolais prenne ses responsabilités sinon, l’on se dirige tout droit vers une situation explosive qui risque d’échapper totalement à son contrôle. Les ‘’wewa’’ ne devraient pas imposer leur loi sur l’ensemble des Kinois, une loi qui du reste n’a de commune mesure qu’avec ceux qui l’exécutent, comme si le Congo serait régi par la loi du talion.

Nzakomba

  • Bendélé Ekweya té

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