L’Assemblée Provinciale de Kinshasa s’est réunie en séance plénière ce lundi 4 novembre 2019 au sein de son hémicycle. Le point inscrit à l’ordre du jour a essentiellement tourné autour de la question orale avec débat adressée au ministre provincial de l’intérieur, sécurité, décentralisation et affaires coutumières, Dolly Makambo. A l’issu d’un vote, les élus provinciaux de Kinshasa ont rejeté la suspension de Dolly Makambo Nawej inculpé dans l’affaire du meurtre de l’administrateur gestionnaire du Centre hospitalier Vijana de Lingwala, abattu par l’un des gardes du corps du ministre. Au nombre de 38 députés au total, 20 députés ont voté contre sa suspension entant que ministre et 18 ont été pour cette mesure.
L’initiateur de cette motion, Osée Badibanga Tshilumba s’est dit très déçu par le résultat de ce vote, car pour lui, les députés majoritaires ont privilégié leurs intérêts au détriment de la population. « J’ai initié une question orale avec débat, qui est une procédure qui vise à contrôler un ministre qui a failli à sa mission. Nous sommes entrain d’assister aux multiples tueries, l’insécurité est devenu monnaie courante dans la ville de Kinshasa. Nous avons demandé à la représentation provinciale de décider quant à ce, c’est-à-dire faire une recommandation au gouverneur pour ordonner la suspension préventive du ministre de la sécurité, Dolly Makambo, le temps pour le gouverneur de choisir un intérimaire qui pourra répondre devant la représentation nationale. Nous avons suivi la procédure. Mais malheureusement, les députés ont favorisé leurs intérêts en acceptant de voter contre la suspension d’un ministre en détention plutôt que de privilégier la sécurité de la population. Je suis déçu car les élus provinciaux ne font pas le travail pour lequel la population les a élus. Il en va de la sécurité de la ville de Kinshasa. C’est grave », a déclaré Osée Badibanga
La justice étant au-dessus de tout le monde, c’est pour quoi, le bureau de l’Assemblée provinciale de Kinshasa a décidé d’attendre le verdict final de la Haute Cour Militaire dans cette affaire si épineuse étant donné que le procès est en cours. Ce n’est qu’après que l’organe délibérant de Kinshasa tirera toutes les conséquences. « L’Assemblée ne se prononcera qu’à la suite de la décision judiciaire. Le bureau va prendre des dispositions particulières quant à la question de l’insécurité qui bat son plein dans la ville de Kinshasa », a déclaré Godé Mpoyi, son président.
Dorcas Nzumea