Les « wewas » à Kinshasa : une milice qui ne dit pas son nom !

Il fallait voir comment ils ont pris d’assaut en maîtres de cérémonie les artères de Kinshasa, notamment sur le boulevard du 30 juin, à Bandalungwa et Kasavubu où le reporter de Scooprdc.net les a aperçus, vendredi 1er novembre 2019. Ces conducteurs des taxi-motos communément appelés ‘’wewa’’ déclaraient à qui veut les entendre qu’ils exprimaient leur ras-le-bol suite à l’assassinat d’un de leur par un policier lundi 28 octobre dernier, mais déjà condamné en procès de flagrance après deux jours de son forfait à une peine de prison à perpétuité.

Ils ont ainsi perturbé la circulation toute la matinée par cette sorte de trêve, en intimidant et menaçant ceux d’entre eux qui tentaient de prendre des clients. Disons donc qu’ils voulaient observer une journée sans moto mais curieusement avec moto partout dans la ville. Leur droit légitime constitutionnellement leur reconnu en tant que citoyen congolais de manifester lorsque l’on est lésé. Seulement, dans leur majorité, les wewa ne sont nullement pas des citoyens modèles appelés à rouler sur les artères de la capitale.

D’abord sans plaque d’immatriculation et sans permis de conduire, ils ne peuvent qu’être considérés comme des délinquants sur la route. En plus, ils roulent sans casque et ne respectent pas le code de la route, encore moins les signalisations. D’ailleurs, l’incident de mardi 28 octobre qui a conduit à la mort, est dû au non respect du sens unique sur l’avenue Kasavubu à son croisement avec l’avenue Kabinda dans la commune de Kinshasa. En dehors du non respect des sens uniques et des feux de signalisation, ils excellent en dépassements spectaculaires en grande vitesse par la gauche ou la droite, sans souci aucun des passagers qu’ils transportent, généralement deux, trois voire quatre.

Les Wewa

Pire, et d’ailleurs ce que laisse croire à une milice, c’est leur réaction répressive et leur expédition punitive face à un accident ou incident survenu à l’un d’eux, même par lui provoqué. Ce lundi 28 octobre juste après le forfait du policier qui a tiré sur l’un d’eux dans une altercation de respect du sens unique, les wewa ont brûlé un grand bus de Transco. Courageux et très audacieux qu’ils sont, on les a vus mardi matin prendre d’assaut l’avenue Victoire à la recherche encore des bus Transco à brûler qu’ils rencontreraient à leur passage. Une façon drôle de se faire justice mais sous l’œil impuissant des policiers dont l’un devant la justice pour sa bavure de la veille. Et à défaut de Transco, ils sont parvenus à incendier un bus ‘’Esprit de vie’’ qui, par frousse de son conducteur, a écrasé un wewa maladroit. Donc, deux bus au service des Kinois partis en fumée.

On se rappellera de ce pasteur torturé à mort par les wewa il y a une année passée au rond-point Ngaba. Son péché : c’était de vouloir secourir un wewa qui s’était fait tamponner à son véhicule. En homme de Dieu responsable, il était descendu de son véhicule pour prendre l’accidenté et l’amener à l’hôpital. C’est à ce moment qu’une meute des wewa s’était rouée sur lui, le tabassant à souhait. L’homme de Dieu avait succombé quelques heures après à l’hôpital où il avait été acheminé. Le wewa accidenté est lui resté en vie sans fracture, ni blessure grave.

Face à ce comportement de se rendre justice qui a pris corps dans le chef des conducteurs de taxi-motos qui ignorent l’existence de l’Etat et se comporte en milice, beaucoup d’observateurs conseillent qu’on éteigne le feu quand il est encore au début. Sinon, arrivera un moment où ces citoyens congolais seront complètement ingérables dans la capitale transformée en jungle par la loi du plus fort qu’ils veulent imposer à tous.

Georges Ilunga.

  • Bendélé Ekweya té

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