Peut-être que vous l’avez déjà vu et ou entendu parler de lui dans les médias audiovisuels, sur les réseaux sociaux ou dans les conversations interpersonnelles : un Evangéliste pas comme les autres surgit en République démocratique du Congo et ne cesse d’étonner l’opinion tant nationale que celle en dehors des frontières du pays. Claude Kabundi wa Lesa, c’est de lui qu’il s’agit. Fondateur et représentant légal de l’église dénommée « CENTRE DE REVEIL SPIRITUEL » située à Bon Marché, un quartier chaud de la ville de Kinshasa.
Miracles, prophéties, œuvres philanthropiques de grande envergure s’enchaînent dans l’apostolat quotidien de cet homme de Dieu atypique qui n’aime pas accéder aux titres de : évêque, bishop, archibishop, apôtre et autres que convoitent et s’octroient la plupart des responsables d’églises de réveil en République Démocratique du Congo.
Mais qui est cet homme, pourtant inconnu il y a quelques années dans la sphère évangélique de Kinshasa, devenu brusquement plus populaire ?
Du Griot de l’Eternel à l’ascension pastorale et prophétique
Nombre des personnes qui ont vécu dans la ville de Mbujimayi, chef-lieu de la province du Kasaï-Oriental depuis au moins deux décennies, témoignent reconnaître un homme qui se baladait avec un lokole (instrument traditionnel de communication et de musique d’Afrique Centrale) suspendu au coup, le tapotant, chantant et dansant à la gloire de Jésus-Christ qu’il appelait et appelle toujours son époux et son maître.
D’une voix aiguë et mélancolique placée sur une mélodie unique en son genre d’inspiration baluba ba lolo (tribu de la province du Haut-Lomami proche de baluba du Kasaï), wa Lesa (surnom qui signifie de Dieu dans la langue kiluba du Haut-Lomami) reprenait les chansons du répertoire de ses compositions, au temple de l’église CEC (Centre Evangélique du Congo) où il était croyant pratiquant, voire dans les rues, prenant la place laissée vacante : celle du « Griot de l’Eternel » son Dieu.
D’un visage grave couvert de sueur, et, d’une concentration imperturbable, l’homme était voué à sa tâche sans relâche.
Quelques décennies après, le « Griot de l’Eternel » s’est transformé en un grand évangéliste international, un prophète dont les actions prophétiques atteignent même le sommet de l’Etat en RDC. Ces œuvres qu’il dit être spirituelles et venant de Jésus-Christ ne lui attirent pas que des sympathisants, mais bien aussi des ennemis : l’homme a échappé à quelques tentatives d’assassinats, selon ses témoignages.
Dans cette mutation du « Griot de l’Eternel » au messager-leader d’une église de réveil spirituel et prophète, l’homme du tic au tac, comme l’appelle ses fidèles, enchaîne : prophéties qui se réalisent, guérisons miracles même des maladies dites incurables comme le VIH/SIDA et ou le diabète selon différents témoignages de bénéficiaires ; mariages insolites entre des jolies jeunes femmes et hommes considérés invalides et ou moches par une partie de la société; passant par la conversion des milliers de gens à l’exemple du récent cas où, deux mille personnes se sont fait baptiser volontairement auprès de lui, à l’occasion de son grand événement évangélique et prophétique sur le boulevard Triomphal à Kinshasa dénommée « Triomphal 3 ».
Parmi ses œuvres prophétiques et miraculeuses qui ont fait grand bruit nous pouvons citer : sa prière de guérison dite sur le célèbre catcheur et grand-maître sataniste congolais connu sous le surnom de Edingwe, agonissant dans un lit d’hôpital ; la délivrance des esprits mystico-fétichistes et diaboliques d’un autre grand-maître sataniste Guy Moleka du nom mystico-fétichiste de Mbengu Mbengu et ses disciples ; la prophétie selon laquelle il doit prière pour le pasteur Olangi (une grande figure évangélique d’une église spécialisée dans le « Combat Spirituel ») sinon il mourra, la proposition rejetée par les proches du concerné et ce dernier mourrait quelques semaines après ; et, la récente prophétie sur l’intervention d’un ange de Dieu venu protéger la RDC contre le bain de sang que prévoyait Satan à l’issue de l’élection présidentielle du 28 décembre 2018 ; et l’apparition de l’arc-en-ciel dans les cieux de Kinshasa, ledit arc-en-ciel qui était apparu au dessus des montagnes du Zimbabwe au dernier jour de son jeûne de prière de quelques jours en faveur de son pays, suivant la recommandation du Saint-Esprit, selon lui, et où l’ange de Dieu lui avait communiqué un message très important concernant la sécurité du chef de l’Etat de la RDC. Ces œuvres ainsi que des nombreuses autres non citées ne cessent de lui attirer des détracteurs et ou des ennemis dans le cercle des « hommes de Dieu ». Mais l’homme de l’arc-en-ciel, comme l’appellent actuellement ses fidèles, semble avancer sans crainte aucune et très sûr de son Dieu, comme il le dit lui-même.
L’Evangile avec le Pain
Claude Kabundi wa Lesa semble être pour le moins que l’on puisse dire un pasteur qui fait la différence de part sa vision et sa compréhension de la mission de l’église et du rôle d’un leader religieux.
Tenez, l’homme se démarque des autres pasteurs notamment par sa générosité dont les témoignages affluent dans les médias audiovisuels. Plus de soixante voitures et jeeps remis en dons aux diverses personnes de son église comme celles du dehors ; la prise en charge de la dot et ou des cérémonies et autres dépenses de plusieurs mariages de croyants nécessiteux de son église ; payement des loyers en faveur de beaucoup de ses adeptes et équipements de leurs maisons ; des dons en argent liquide allant de 500 à 5.000 dollars américains au personnes démunies, wa Lesa étonne le monde qui le découvre par cette marque de générosité inédite dans le cercle des pasteurs-leaders des églises de réveil du Congo, habitués plus à recevoir qu’à donner.
Si la plupart, sinon tous les autres pasteurs s’enrichissent sur les dos de leurs croyants au travers des diverses offrandes et quêtes, et que leurs fidèles, eux, s’enfoncent dans la pauvreté, l’évangéliste Claude Kabundi wa Lesa sort de la généralité et crée une exception qui fait de lui « l’un parmi les autres ».
L’homme de Dieu se fait aussi remarquer lorsqu’au cours d’un culte dominical dans son temple du quartier kinois de Bon Marché, après que le panier soit rempli de billets de banque fruit de l’offrande des croyants à leur Dieu par son serviteur l’évangéliste, guidé par le Saint-Esprit, selon lui, Kabundi wa Lesa fait un don de ce panier plein d’argent à une dame visiblement nécessiteuse qu’il choisit de façon aléatoire dans la foule remplie dans son temple, à la grande surprise de ses croyants. Selon ses proches, la générosité de Claude Kabundi est aussi pratiquée par tous les membres de sa famille : sa femme et ses enfants, aussi s’est-elle transmise à quasiment tous les chrétiens de son église.
Quoi de plus normal que de telles actions ne puissent susciter de la rivalité surtout parmi ses collègues pasteurs, qui l’accusent d’attirer les gens par des dons. D’autres n’hésitent pas à déclarer qu’il a vidé leurs églises en débauchant leurs chrétiens au prix de billets de banque. D’autres encore le taxe d’un grand maître sataniste qui opère des miracles au nom et par la puissance du diable-Satan.
En effet, nombre des gens qui ne comprennent guère la vraie origine de la puissance qu’utilise ce prophète qui, il y a cinq ans était inconnu du grand monde, s’interrogent s’il vient vraiment de Jésus-Christ, ou est-il un serviteur du diable ?
En réponse, l’homme du charisme, comme il se définit lui-même, argumente que, sa générosité est innée et il donne aux pauvres sous la direction du Saint-Esprit selon sa philosophie évangélique qui est : L’Evangile avec le Pain. Il dit se référer à son maître Jésus-Christ qui, après avoir prêché une foule nombreuse de plus de cinq mille âmes, l’avait nourrie avec cinq pains et deux poissons qu’avaient ses disciples en les multipliant miraculeusement, confer à la Bible dans l’évangile de Jean au chapitre 6ème, verset 1 à 13.
Quant à l’origine de la puissance qu’il utilise et de ses prophéties, wa Lesa est formel : « Je suis l’instrument de Jésus-Christ. C’est lui qui m’utilise. Il est en moi ! » Il précise qu’il demeure spirituellement fort parce qu’il observe scrupuleusement la volonté de Dieu qu’il résume par la vie de sanctification. Pour ce faire, il prône entre autre la sacralisation de l’acte sexuel qu’il appelle « MUKAYA » (cache sexe dans la langue Ciluba, parlée au centre de la RDC) : une métaphore qui renvoie à l’obligation pour un vrai chrétien de s’abstenir de de la prostitution et de la fornication qui, du reste, éloignent le Saint-Esprit et rendent ainsi vulnérable face à Satan, aussi attirent les malédictions.
Jusqu’où ira cet évangéliste hors du commun qui apparaît comme un « Ovni » dans la sphère des églises de réveil en République Démocratique du Congo ?
Les jours, les semaines, les mois voire les années à venir nous en diront plus.
Par André Shamba