Comme un château de carte entrain de s’écrouler, le ministre provincial de l’intérieur, sécurité, décentralisation et affaires coutumières de la ville Province de Kinshasa est détenu à l’Auditorat Militaire. Son interpellation est liée au meurtre, mercredi 30 octobre, de l’Administrateur Gestionnaire Nkuku Ilo Belvis du centre de santé Vijana à Lingwala par l’un de ses gardes du corps. Déjà ce même mercredi soir, il était en résidence surveillée, selon l’information parvenue à Scooprdc.net.
Lors de son passage sur le lieu du crime hier mercredi 30 octobre, l’inspecteur provincial de la police Sylvano Kasongo n’avait pas mâché ses mots lorsqu’il a dit : « …ces éléments sont certes de la police, mais affectés à la garde des autorités. Et dans le cas d’espèces, ils étaient affectés à la garde du ministre provincial Dolly Makambo de qui, ils reçoivent les ordres. Lorsque nous mettons des policiers à la disposition des autorités, ils ne dépendent plus de nous, mais de ces autorités là, de qui ils reçoivent des ordres. Nous avons constaté, et la justice devra faire son travail ».
Avec cette déclaration de Sylvano Kasongo, au-delà de la clameur publique et de l’émoi que ce crime a suscité dans la capitale, les heures de liberté pour Dolly Makambo étaient désormais comptées. Suivant la communication du numéro 1 de l’IPKIN, la conséquence juridique de l’acte posé par la garde rapprochée du ministre ne peut être imputable qu’à ce dernier. Car, sa garde ne peut se retrouver hors lieu de service avec le véhicule de suite sans son commandement. De ce fait, le ministre est le responsable hiérarchique présumé donneur d’ordre. Au cas où il brandirait l’insubordination de sa garde rapprochée pour se couvrir, il demeurera responsable pour négligence.
Cette situation est un véritable test grandeur nature pour la justice congolaise. Telle l’histoire d’Hamann qui avait dressé une potence pour y pendre Mardochée à Babylone et qui finalement avait servi à sa propre pendaison, le communiqué de Dolly Makambo condamnant l’assassinat et promettant des poursuites judiciaires au meurtrier du jeune médecin a finalement eu de l’effet sur lui-même.
En ce moment dans les locaux de l’Auditorat Militaire de la Gombe, Dolly Makambo risque un procès exemplaire d’abus de pouvoir et meurtre au cas où il serait reconnu coupable du meurtre de ce jeune cadre, nouvelle unité du ministère provincial de la santé.
Ben Lévi