Mutualisation des forces armées à l’Est de la RDC : Néhémie Mwilanya dit non !

Comme un chat échaudé qui craint l’eau froide, le coordonnateur du Front Commun pour le Congo n’a pas caché sa crainte et inquiétude au sujet d’une éventuelle intervention des troupes des pays étrangers sur le sol congolais en vue de traquer les groupes armés dans les provinces du Nord et Sud-Kivu. En effet, dans deux interviews accordés aux confrères des radios Top Congo FM et Okapi, ce lundi 28 octobre à Lubumbashi en marge de la matinée politique du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD), Néhémie Mwilanya s’est publiquement, ce, dans son style parlé d’un séminariste, mieux de prêtre catholique, opposé à la mutualisation des forces de défense avec les pays voisins de la RDC, pour en venir à bout de l’insécurité causée par la multitude de groupes armés étrangers et locaux qui sévissent dans la partie Est de la RDC.

« Nous émettons les réserves les plus expresses sur la rationalité de toute initiative visant à offrir le territoire national aux forces étrangères des pays voisins comme théâtre d’opérations militaires qui se transformeraient in fine, sans aucun doute, en un règlement des comptes entre ces forces, vue l’état de belligérance avéré qui les caractérisent depuis plusieurs mois déjà. Les victimes collatérales en seraient inévitablement nos populations de l’Est du pays. Ce qui serait totalement inacceptable car, cela aggraverait l’état de vulnérabilité de celle-ci et l’instabilité de la région », explique l’élu de Fizi sur Top Congo.

Ces propos de Néhémie Mwilanya font suite à la déclaration du président de la République Félix Tshisekedi et à la déclaration commune faite par les responsables de forces de défense des pays de Grands Lacs impliqués directement pour les uns et indirectement les autres, dans le conflit à l’Est de la RDC, qui souhaitent mutualiser leurs forces pour combattre les groupes armés se trouvant en RDC. Seulement, cette démarche est vue d’un mauvais œil par les alliés du chef de l’Etat qui craignent l’exacerbation de conflits interethniques et communautaires au regard de l’animosité et de la méfiance qui règnent entre les populations.

Aussi, loin de donner carte blanche à Néhémie Mwilanya, les uns et les autres pensent qu’il serait imprudent pour Fatshi de faire confiance à ces armées étrangères, qui du reste, ont déjà fait preuve de leur limite  notamment dans les opérations Umoja, Sokola ayant plutôt engendré d’autres mouvements armés tels que le M23. L’on se rappellera qu’en 2009, cette mutualisation des forces de défenses pour combattre les groupes armés à l’Est, voulue par Joseph Kabila, alors chef de l’Etat, avait coûté cher à Vital Kamerhe, à l’époque président de l’Assemblée nationale et aujourd’hui directeur de cabinet du président de la république Félix Tshisekedi, pour s’être opposé à la décision du président de l’époque, Joseph Kabila.

Même si cela n’est pas près à arriver à Néhémie Mwilanya, mais il est quand même curieux de constater que dans un gouvernement de coalition, des dossiers aussi sensibles ne puissent  rencontrer l’assentiment de tous et se traitent et se dénoncent dans les médias et réseau sociaux.

‘’…Nous restons confiants dans la capacité de nos forces de défense à mener elles-mêmes les opérations envisagées avec à la limite, le soutien en renseignement des pays voisins et l’accompagnement des leaders locaux dans un processus de sensibilisation aux vertus du dialogue agissant du règlement des conflits à caractère communautaire », déclare l’ancien directeur de cabinet de Joseph Kabila.

Parlant de l’armée congolaise et de sa capacité à neutraliser ces forces négatives, une question refait toujours surface, celle de savoir si elle sera réellement à mesure, car depuis plus dune décennie, les choses n’ont pas tellement bougé. Ainsi, au-delà de l’engagement militaire, estiment beaucoup d’observateurs, le vrai problème qui fâche dans cette guéguerre interethnique à l’Est et toujours escamoté par les responsables politiques, reste l’implantation comme par imposition des populations venues du Rwanda voisin, identifiées depuis l’époque coloniale par le vocable : Banyaruanda, qui après la guerre de libération de l’AFDL a vu ce vocable se transformer en Banyamulenge, faisant référence au village Lulenge qui pourtant fut occupé par des populations autochtones telles que les Bahunde, les bahutu, les bahavu, les banya-bongo, les bafulero, les babembe et les bakumu-Est.

De ce fait, aussi longtemps que ce problème épineux ne sera pas résolu, le processus de sensibilisation au dialogue entre communauté dont parle Néhémie Mwilanya risque de ne pas aboutir.

Nzakomba  

  • Bendélé Ekweya té

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