Au-delà des prises de bec Shadary-Kabuya, le vrai malaise est entre Kabila et Tshisekedi, confie un très proche de Kabila à Scooprdc.net. « Le ciel est bien orageux au sein de l’actuelle majorité parlementaire constituée de la coalition FCC-CACH », chuchote-t-il à l’oreille du reporter du média en ligne en précisant que le silence radio a débuté après, mieux pendant le périple du Président de la République Félix Tshisekedi au pays de l’oncle Sam, la patrie de Donald Trump où certains engagements pris n’ont pas été favorables à la personne de Kabila.
Le silence deviendra naturellement de marbre après quelques autres dessous de table. Et la source de Scooprdc.net de préciser que la joute verbale qui caractérise les deux dirigeants du PPRD et de l’UDPS, Emmanuel Ramazani Shadary n’est pas anodine. Les chamailleries ont quitté la sphère des militants de ces deux partis pour atteindre le sommet.
Donc, ce n’est plus un secret, un malaise profond couve dans le mariage FCC-CACH. Pour utiliser le langage qui va comme un gant à la situation, il faudra dire qu’il y a séparation de corps entre les deux bonzes de ces regroupements qui constituent l’épine dorsale de la stabilité institutionnelle en République Démocratique du Congo.
Le fils Tshisekedi serait-il incompatible en collaboration politique avec le fils Kabila, son prédécesseur ?
La question dès la proclamation des résultats de la dernière présidentielle comme peu de jours avant pour une poignée d’introduits, a toujours alimenté des débats houleux dans l’opinion durant toute l’année 2019. Rien ne pousse à croire que jusqu’en 2023 le sujet soit matin, midi et soir d’actualité à moins qu’il y ait effectivement divorce FCC-CACH. Cependant, d’aucuns s’interrogent sur la sortie de l’impasse du moment. D’ailleurs, les fourneaux politiques ont augmenté des chaleurs pour mettre pression et donc tension sur les partenaires dans cette insolite majorité parlementaire.
En effet, c’est dans ce cadre qu’il faille scruter les activités du PPRD à Lubumbashi, au Haut Katanga. Deux annonces ont choqué les non-avertis : la rentrée politique de Kabila et l’ambition électorale du PPRD à gagner la prochaine présidentielle de 2023. Il faudra ajouter à cela les tournées du Secrétaire Permanent Emmanuel Ramazani Shadary dans l’ex-Katanga avec des propos provocants stylés « coup sur coup ». Cette matinée politique l’a été en annonçant des couleurs au CACH, mieux en étant le porteur de message sourd de Kabila à Félix Tshisekedi. La réponse au SP PPRD a peu tardé de la part du SG de l’UDPS, Kabuya. Tenez : l’UDPS met en garde Emmanuel Ramazani Shadary suite aux propos tenus lors de ses meetings dans la région de l’ex-Katanga. Le parti de Félix Tshisekedi par le biais d’Augustin Kabuya, son secrétaire général a tenu une matinée politique dimanche 27 octobre.
« Ce n’est pas de la provocation. C’est de la légitime défense. Je sais ce que je fais. Ce serait inacceptable qu’un grand parti comme l’UDPS avec un secrétaire général ne réagisse pas. Tous les jours on tire sur le chef de l’Etat et aucune réaction ? Nous ne pouvons pas accepter cela », a dit Augustin Kabuya avant de lancer aux militants : «Attendez le mot d’ordre du chef de l’Etat ».
Kabuya a également réagi au sujet des accusations sur l’impunité : « Pour ce qui est de l’impunité, c’est un dossier sensible. S’il (Shadary) s’aventure sur cette voie, il ne s’en sortira pas. Le chef de l’Etat avait dit que cela ne servait à rien de regarder derrière, tournons nous vers l’avenir. Est-ce que Shadary s’était fait conseillé ou il l’a fait par lui-même ? Ceci n’est qu’un avant-goût. S’il ne met pas sa langue dans sa poche, je mettrai beaucoup d’autres choses sur la place publique. Ce n’était qu’un avant-goût. Je demande de la discipline aux combattants ».
La tension est donc là. Mais le divorce n’est pas envisagé. Et, cela est rassuré jusque-là de deux côtés. In fine, pour l’instant, les dessous des dernières passes d’arme notamment le passage au pays de Vladimir Poutine pour Fatshi, le précité n’étant rien de moins présenté comme une figure politique dont le coup avec Medvedev a inspiré au Congo, saura fixer le climat politique entre le FCC et le CACH.
Pendant ce temps, l’opinion danse déjà au rythme du débat « la candidature de Kabila en 2023 serait légale ou illégale ». Après tous les experts improvisés à travers les réseaux sociaux, deux éminents professeurs s’écorchent à vif. Il s’agit évidemment du Professeur Sam Bokolombe et du Professeur André Mbata. À ce stade, l’heure est à l’observation pour tous les tiers. Entre-temps, les partenaires FCC-CACH s’écorchent.
Danny Ngubaa