Dans une déclaration rendue publique le 24 octobre dernier, le sénateur Stéphane Miruho Mugorozi, élu du Sud-Kivu, a exprimé son inquiétude suite à une série d’attaques contre les populations civiles de sa province. Il a en particulier condamné les violences persistantes dans les hauts et moyens plateaux de Fizi et Itombwe ainsi qu’à Mwenga où le tissu social entre communautés se dégrade au fil des jours.
Suite à ce fléau, il rappelle donc à l’opinion provinciale nationale qu’internationale l’extrême gravité des souffrances que subissent ces victimes ainsi que les conséquences dommageables qu’occasionnent ces conflits armés sur le plan humanitaire, socio-économique, culturel dans la vie de ces populations. Il en appelle donc à une prise de conscience des instances et des autorités d’agir chacune dans sa zone de compétence et de pouvoir militer en faveur de la paix, de la coexistence et de la cohabitation harmonieuses et pacifiques entre ces différentes communautés.
« L’insécurité dans la province du Sud-kivu persiste depuis un certain temps. Plusieurs déclarations de certains leaders et notables des communautés vivant dans ces zones en conflit ont alimenté les réseaux sociaux. Une sorte d’imbroglio s’est créé sur les faits et les agents causaux de cette insécurité. Certains accusent les communautés Babembe, Bafuliru, Banyamulenge, Banyindu et Bavira et d’autres part, des prises de position parfois extrémistes. Tous ces facteurs ne concourent pas à une bonne gestion de conflits et ne facilitent pas non plus une coexistence et une cohabitation harmonieuses et pacifiques entre les membres de ces différentes communautés », déplore le sénateur Miruho Murogozi qui s’inquiète que les acteurs principaux d’insécurité dans ces zones soient des groupes armés locaux et étrangers qui se donnent à cœur joie d’attaquer les populations civiles vivant en communautés avec pour cible principale les communautés Babembe et Banyamulenge et à ravir leurs biens.
Au regard de toutes les déclarations faites sur les réseaux sociaux, le sénateur constate, tel qu’il le dit lui-même dans sa déclaration, qu’il se dégage un seul point commun : le désir exprimé différemment par chaque communauté pour le retour de la paix dans leurs territoires. « La vie humaine est sacré », affirme-t-il. C’est pourquoi, pour en finir avec l’insécurité dans la province du Sud-Kivu et restaurer la paix, stephane Murogozi a formulé des recommandations, notamment à la communauté internationale qui doit appuyer le gouvernement congolais par tous les moyens dans le processus sincère et responsable de la restauration de l’autorité de l’Etat et de rétablissement de la paix dans des zones en conflits ; d’accompagner véritablement l’Etat congolais dans les opérations qui permettent de neutraliser tous les groupes armés locaux et étrangers ; de faciliter la coexistence et la cohabitation harmonieuses et pacifiques entre communautés et d’inquiéter sérieusement tous les auteurs des crimes contre l’humanité enregistrés dans cet espace.
A l’Etat congolais, il lui est demandé par le sénateur Stéphane Murogozi d’assurer par tous les moyens le respect et la protection des populations et de leurs biens en faisant cesser toutes les formes d’hostilité ; de restaurer par tous les moyens l’autorité de l’Etat dans cette partie de la République et de garantir une coexistence et une cohabitation harmonieuses et pacifiques entre les communautés en privilégiant le dialogue franc et sincère comme meilleur moyen de gestion de conflits intercommunautaires.
Les communautés (notables ou leaders) sont appelées à privilégier l’approche dialogue franc et sincère comme mode par excellence de résolution des conflits interethniques ou intercommunautaires. En outre, elles doivent faire usage franc et sincère du langage de paix, de coexistence harmonieuse et pacifique entre communautés en tous lieux et toutes circonstances. Par ailleurs, ces communautés doivent soutenir et s’approprier les actions de paix menées par l’autorité publique ; d’être des agents fédérateurs et promoteurs de base de la paix et de la sécurité dans les hauts et moyens plateaux ; de se rappeler qu’aucun développement ne sera possible en ce milieu où règnent l’insécurité et les atrocités.
Il sied de rappeler que la situation sécuritaire dans la province du Sud-Kivu ne cesse de détériorer du jour au lendemain. Au regard de ces événements, il n’en demeure pas moins que la situation sécuritaire dans cette partie de la RDC reste préoccupante, car ces attaques ne sont plus inacceptables et constituent une violation du droit international humanitaire.
Dorcas Nzumea.