Une crise humanitaire, sociale et économique fait rage dans les hauts plateaux aux confins des territoires de Fizi (Minembwe), Uvira (Bijombo) et Mwenga (Itombwe). Ces conflits continuent à causer des pertes en vies humaines et d’immenses dommages matériels sous le nez et la barbe des autorités provinciales et du gouvernement central.
D’après le rapport de l’ONG Congo Relief & Integrated development, depuis le début de cette crise, le bilan cumulé est actuellement d’une centaine de personnes tuées, environ 200.000 personnes déplacées à l’intérieur, plus de 100 villages incendiés, une soixantaine d’écoles et une vingtaine de centres de santé détruits, ainsi que 38.000 vaches emportées et 1 millier des vaches mortes par manque de pâturage.
Dans la plaine de Fizi aux hauts plateaux du Sud-Kivu, des attaques contre les civils et affrontements entre les groupes armés se multiplient ces derniers mois. La commune rurale de Minembwe est l’un des points de tension les plus importants. L’armée congolaise et la Monusco renforcent leur présence.
Dans une réunion d’évaluation de la situation sécuritaire à Minembwe dans le cadre de concertation intercommunautaire civilo-militaire institué par la 33ième région militaire, les membres du Comité Intercommunautaire pour la Paix et le Développement de hauts plateaux d’Uvira, Fizi, et Itombo ont présenté le rapport d’une mission effectuée pour s’enquérir de la situation.
Selon l’esprit de ce rapport, toutes les communautés sont prêtes à vivre ensemble mais seulement les politiciens et autres notables de la place continuent d’entretenir les groupes armés et créent des divisions entre les communautés pour leur élévation à des postes politiques. Aembe Bwimana, président de cette structure, a recommandé que l’Etat congolais fasse en sorte qu’il y est l’imposition de la sécurité.
« Autre élément que nous avons découvert, ce que ce conflit là cache les intérêts des politiciens. C’est eux qui sont entrain de se nourrirent de cela. Il y a des politiciens qui ne se retrouveraient pas dans des institutions publiques s’il n’y a pas ce conflit dans cette entité. Malheureusement ce sont nos communautés qui sont victimes de cette politisation », a martelé le président Aembe Bwimanaqui appelle les jeunes à se désolidariser de ces groupes armés et met en garde tous les politiciens dernier ce conflit.
Compte tenu de l’ampleur, des conséquences de cette crise liée à la présence de groupes armés ayant une identité communautaire, un dialogue sur la paix et la sécurité dans les Hauts Plateaux de Fizi, Uvira et Itombwe à Mwenga serait en projet, dont la médiation serait probablement confiée à Norbert Basengezi Katintima, vice-président honoraire de la CENI.
A l’heure actuelle, les Babembe refusent un médiateur ayant participé de près ou de loin à la création du territoire de Minembwe en 1999. Ils l’ont fait savoir dans une déclaration faite le 24 octobre 20219 à Kinshasa, où ils précisent que « tout dialogue qui sera placé sous la conduite d’une personnalité connue comme ayant initié ou autrement soutenu la création du territoire de Minembwe sous le RCD en 1999 ou de la commune de Minemwe actuellement querellée, sera d’office considéré comme tendant à faciliter le maintient de cette entité par malice et n’aura donc pas l’appui des Babembe ».
Les Babembe fustigent la partialité de l’armée : « la tension perdura toujours tant que notre propre armée congolaise continuera à traquer de manière discriminatoire les jeunes d’une seule ethnie pendant que ceux de l’autre sont intouchable ».
A cause de ces conflits ‘’intercommunautaires’’, notez que l’économie de la province est touchée. Le coût moyen d’une vache étant de 300$, avec les 38.000 emportées par exemple, l’on est à 11.400.000USD de perte. C’est sans compter les coûts des milliers petits bétails, de volaille, des récoltes abandonnées et des infrastructures sanitaires et scolaires détruites.
Alphonsine Ndibu.