Depuis un certain temps, le mariage des enfants est un fléau qui sévit à travers le monde où 12.000.000 millions de filles sont chaque année mariées avant l’âge de 18 ans. Au Sud-Kivu, à en croire les résultats des enquêtes sommairement menées par l’ONGD Women For Equal Chances (WEC), en 2016, 43% des filles contractent le mariage avant leur 18ième anniversaire, et cela s’observe surtout en milieu rural. C’est notamment dans les territoires de Mwenga et de Shabunda, où les coutumes rétrogrades sont favorables à cette pratique et les estimations quant au mariage des enfants vont au-delà de 70%.
Selon Mamy Masimane, chef de Division Genre, Famille et Enfant, c’est un constant alarmant vu la forte nuisance de ce fléau à la santé physique des adolescentes dont les grossesses non désirées, le risque d’attraper les IST et le VIH/SIDA, la maternité à haut risque, et le traumatisme. Elle ajoute que « cette situation cause aussi l’abandon des études et à l’autonomisation économique (pauvreté extrême) des adolescentes ».
En conformité avec la loi n° 09/001 du 10 janvier 2009 portant protection de l’enfant et les Objectifs de Développement Durable (ODD) en ce qui concerne le droit à l’éducation pour tous et à l’égalité des sexes, la Division Provinciale du Genre, Famille et Enfant en collaboration avec l’ONGD WEC, les organisations internationales et nationales ainsi que d’autres acteurs de la société civile ayant la protection des droits de l’enfant dans leurs attributions, sous le parapluie de l’Unicef, réfléchissent pendant deux jours sur comment arrêter ensemble des stratégies inclusives librement concertées pour que cesse le mariage des enfants dans la province du Sud-Kivu. Et ceci dans l’objectif d’améliorer le niveau de connaissance des participants sur le mariage des enfants et de ses néfastes conséquences sur l’épanouissement et le développement socio-économique des adolescentes ; d’inciter les participants à faire de la lutte contre le mariage des enfants une priorité et à s’y engager activement à l’aide des stratégies adéquates ; et ainsi préparer les participants à la définition des axes stratégiques et à l’élaboration d’un Plan provincial de lutte contre le mariage des enfants au Sud-Kivu.
Pour le représentant de la Police de protection de l’enfance, « nous enregistrons plusieurs plaintes qui souvent n’aboutissent pas suite à plusieurs problèmes entre autres, l’enregistrement frauduleux des enfants, des fausses identités et des témoignages mensongers de la jeune fille ou de ses parents qui contestent le mariage ». Ce dernier appelle la population à combattre ce fléau de mariage des enfants dans la Province du Sud-Kivu tout en donnant des vraies identités lors de l’enregistrement de mariage.
Cet atelier sera clôturé par un travail en carrefour pour élaborer un Plan provincial de lutte contre le mariage des enfants au Sud-Kivu.
Alphonsine Ndibu.