Il y a crise entre les agents et le comité de gestion du Centre de Recherche en Sciences Humaines (CRESH). A peine entré en fonction, le ministre de la Recherche Scientifique et Innovation Technologique (MRSIT) a été saisi par un mémo de la délégation syndicale qui accuse le comité de gestion dirigé par le professeur Likoku, non seulement de megestion mais aussi de népotisme et de manque d’humanisme. La goûte d’eau qui a débordé le vase c’est la gestion opaque et très floue de 50 millions de francs congolais (environs 30.305USD) de la prime dite d’« intervention scientifique » récemment octroyée au CRESH par le Gouvernement. Ainsi, les 1700 agents de ce centre qui ont demandé au ministre José Mpanda de les débarrasser vite de ce comité, menaçaient de descendre dans la rue et poser des actes jusqu’à ce que leur voix soit entendue.
Voilà qui a obligé le nouveau ministre de la RSIT de descendre, ce mardi 1er octobre au siège de ce centre pour s’enquérir de la situation. « Nous ne voulons pas que la politique intervienne dans la science. Nous voulons la rationalisation de la science. Mais la politique ne doit pas chercher à tuer la science inutilement par la création de beaucoup de centres de recherche. Pensons plutôt à la politique scientifique nationale qui doit être un document du gouvernement pour l’orientation de la recherche dans différents domaines. Ce document nous sera une feuille de route », ont plaidé les professeurs chercheurs du CRESH au cours de cette rencontre avec José Mpanda.
Ayant écouté les uns et les autres, le nouveau ministre a promis de répondre à cette crise en appliquant rigoureusement la loi. Celle-ci, dit-il, doit être dure et pour le comité de gestion incriminé et pour les agents qui n’ont pas répondu pas aux normes de recrutement. « Tout ce que je veux vous dire ce que je dois tout faire pour l’application stricte de la loi. Elle sera appliquée rigoureusement sur le comité de gestion, sur les chercheurs, sur les administratifs et même sur les techniciens », a-t-il prévenu en promettant qu’avec le secrétaire général à la RSIT et son cabinet, ils vont bien scruter en fond cette situation avec les 8 chefs de Départements du CRESH, ce mercredi 02 octobre.
« Comptez sur moi, faites-moi confiance, ça va être peut-être le premier arrêté que je vais prendre. J’ai suivi que vous réclamez les enfants-maison dans le comité qui doit vous gérer, soyez rassurés que je suis attentif à votre demande. Rien ne sera politisé. Nous allons agir objectivement, nous allons ensemble établir une feuille de route avec le comité qui sera mis en place et nous suivrons cette feuille de route à la lettre. Si ce comité ne parviendra pas à faire son travail, nous le mettrons dehors », a promis José Mpanda aux agents tout en prévenant qu’il y aura aussi un coup de balai dans leurs rangs. Allusion faite au nombre pléthorique, 1700 au lieu de 1000, que prévoit le cadre réglementaire du CRESH. Parce que selon les informations détenues par le ministre, le recrutement au CRESH s’est fait pour certains sur base du clientélisme et du favoritisme sans tenir aucunement compte de la méritocratie. D’où le contrôle rigoureux des titres académiques et de la présence physique s’impose.
C’est ainsi qu’il a désamorcé cette ‘’bombe’’ des agents du CRESH, premier dossier par lui à traiter.
Ginno Lungabu.