Sud-Kivu : la grève des enseignants jugée prématurée

Suite à une grève à durée indéterminée décrétée mercredi 25 septembre 2019 sur toute l’étendue de la province du Sud-Kivu, certaines écoles catholiques et protestantes de la ville de Bukavu n’ont pas ouvert leurs portes vendredi 27 septembre. Les professionnels de la craie ont déclenché ainsi ce mouvement de grève pour exiger l’ajustement de leurs salaires, un traitement égal avec leurs collègues des provinces de Kinshasa et Haut Katanga, mais aussi pour amener le Gouvernement à respecter ses engagements conformément à la gratuité de l’enseignement de base par lui annoncée.

Réunis à l’Institut Matendo dans la commune d’Ibanda, les enseignants ont, au cours de l’Assemblée générale de ce mercredi-là, dénoncé l’octroi inégal des avantages aux enseignants de Kinshasa et Lubumbashi par rapport à d’autres des provinces restantes. « Il est anormal que les enseignants de Kinshasa et Lubumbashi puissent jouir de certains avantages, entre autres le paiement du palier du salaire réajusté”. A titre illustratif, un enseignant de Bukavu devra percevoir 40.000 Francs Congolais alors que ceux de Kinshasa et Lubumbashi vont obtenir 70.000 Francs », fait savoir Jacques Cirimwami, secrétaire provincial du Syndicat des Enseignants Catholiques en précisant que ces derniers ne sont pas prêts de travailler pour des sommes modiques. Ils exigent un traitement mensuel d’au moins 900 USD pour un licencié.

Mais pour le directeur provincial de l’Enseignement primaire, secondaire et Technique du Sud-Kivu 1, l’action des enseignants est prématurée et une désolation. Jean-Pierre Yoyi Boteke indique que le président de la république Félix Tshisekedi a affiché sa volonté fermée pour que tout enseignant de la République Démocratique du Congo arrive à bénéficier d’un salaire décent. Il estime que la démarche des enseignants du Sud-Kivu n’a pas suivi la procédure normale.  Il les appelle tout simplement à reprendre les cours et laisser un peu du temps au Gouvernement qui vient de s’installer.

Aux accusations de certains parents qui pensent que l’Eglise Catholique est derrière cette situation, l’archevêque de Bukavu, Monseigneur Xavier Maroyi dit n’avoir jamais l’ordre de boycotter l’éducation.

Signalons qu’une autre rencontre des enseignants est prévue ce mercredi 02 octobre pour évaluer la grève. Pendant ce temps, la Fédération de l’Union pour la Démocratie et le Progrès social donne 15 jours aux grévistes de reprendre au risque de perdre l’emploi.

« Nous exigeons aux enseignants qui pensent être en grève de reprendre les cours le plus tôt possible. Car dans quinze jours, soit le 11 octobre, ils seront déclarés déserteurs par leur employeur qui est l’Etat congolais. Et arriver à cette date, nous allons mobiliser les parents et d’autres citoyens pour les remplacer. Je mets en garde tous les tireurs de ficelles y compris des acteurs politiques qui ont échoué pendant 18 ans à mettre fin à la prime et qui sont en train de créer des manœuvres pour maintenir la prime pourtant supprimée par l’État congolais », a déclaré le fédéral de l’UDPS, Théodore Museme, vendredi 27 septembre.

Alphonsine Ndjibu.

  • Bendélé Ekweya té

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