C’est dans un point de presse dimanche 22 septembre que le secrétaire général près le Conseil Economique et Social (CES) a déplumé cette institution fin mandat depuis le 20 septembre dernier. Cyprien Kyamusoke Bamusulanga nta-Bote déclare être devant la presse pour alerter la haute hiérarchie du pays et la population congolaise sur le danger de toute dérive démocratique découlant de la boulimie des Conseillers (Ndlr : membres du CES) à vouloir entraîner le pays dans le glissement de triste mémoire tant décrié par l’ensemble de la nation congolaise et dont l’exemple patent de la passation civilisée venait d’être administrée au plus haut sommet de l’Etat en RDC.
Dressant le bilan de cinq ans du CES, sans mâcher les mots ni aller parle dos de la cuillère, le secrétaire général Cyprien Kyamusoke estime que la gestion du CES a été cavalière et privatisée avec perversion des valeurs. Ceci, dit-il, caractérisée par une litanie de faiblesses d’ordre existentiel et structurel, mais aussi d’abus nécessitant un audit approprié. « L’urgence aujourd’hui consisterait à ce que l’Autorité Suprême du pays se penche sur deux paramètres qui sont d’ordre existentiel structurel. Elles sont à la base du dysfonctionnement et la violation des lois de la République tant décriée par toutes les autorités du pays et nécessitent urgemment des solutions appropriées », déclare celui qui fut autrefois ministre de Poste et Télécommunications mais aussi député national.
« Pour les bénéficiaires (Ndlr : Conseillers), peu n’importe la noblesse du métier, c’est plutôt l’accès à l’emploi qui a été plus valorisé au détriment des objectifs assignés à la structure naissante et a ainsi canalisé toutes les aspirations pourvu qu’ils survivent contre les vents et marées en se comparant cyniquement aux députés et sénateurs élus du peuple. Leurs avantages matériels primaient sur toute autre considération », révèle Cyprin Kyamusoke qui ajoute : « pour les Conseillers non initiés aux rouages de la gestion des services publics de l’Etat, la mise concomitante en service des organes du CES supposés s’appuyer sur une Administration embryonnaire a eu comme conséquence l’avalement et l’étouffement de l’Administration par les organes du Conseil avec tous les effets pervers décriés. C’est donc en s’engouffrant dans cette brèche que le crash s’est produit ».
D’après Cyprien Kyamusoke, le naufrage du CES qui avait pourtant bien décollé en 2014, a commencé en avril 2016 avec Jean-Pierre Kiwakana Kimayala à sa tête. «…l’arrivée du nouveau leadership incarné par monsieur Kiwakana Kimayala Jean-Pierre, loin de donner un nouvel élan à l’institution, s’est vite grippée et a produit des effets néfastes déplorables à ce jour. En trois ans d’exercice c’est le tâtonnement et le navire CES a pris de l’eau partout. Le CES, un creuset d’intelligence par excellence, c’est-à-dire, lieu de rencontre interdisciplinaire des meilleurs, a été malheureusement transformé en un lieu de résorption de chômage où il fallait satisfaire la clientèle à travers un recrutement aléatoire ne tenant pas compte de critères de formation, d’expertise, d’expérience dans le choix des membres du Conseil », déclare-t-il.
En conclusion, le secrétaire près du CES estime que face au constat amer dégagé et à l’insuffisance de la production des avis en cinq ans d’exercice, rien n’augure un lendemain meilleur pour le CES dont les animateurs fin mandat veulent se maintenir contre les vents et marrés. La solution pour lui c’est le renouvellement des membres du CES pour faire de cette institution un véritable pool d’inspiration des réflexions scientifiques au bénéfice de la RDC et son peuple.
« Les dividendes à tirer du renouvellement des membres du CES sont énormes à plusieurs égards. Celui-ci doit être un creuset d’intelligence animé par des congolais plus méritants que ceux de cette première génération de la première mandature », conclut le SG près le CES, Cyprien Kyamusoke.
Innocent Olenga.