D’aucuns ont pensé à un acharnement lorsque Scooprdc.net écrit : « Willy Bakonga au Gouvernement comme ministre à l’EPSP : juge et partie » pour dénoncer le conflit d’intérêts entre sa nouvelle fonction de ministre et son statut de promoteur d’écoles. Le média en ligne qui reconnaît en ce ministre les compétences intellectuelles et managériales incontestables, avait souhaité qu’on lui attribue un autre ministère pour ne pas le mettre en faux.
Voilà qu’une semaine seulement après sa prise des fonctions, ce que craignait Scooprdc.net est arrivé : le promoteur du Lycée Madame de Sévigné crée la confusion dans l’entendement de la gratuité de l’enseignement de base prônée par le président de la république et matérialisée par le ministère de l’EPSP devenu EPST, avec le concours des experts du secteur éducatif. En effet, intervenant sur les antennes de la célèbre radio Top Congo, Willy Bakonga a déclaré que cette gratuité ne concerne pas les classes de 7ième et 8ième années. Et par conséquent, les écoles n’ont pas à rembourser les frais déjà payés par les parents.
Ce qui est en contradiction, non seulement avec les résolutions de la 2ième Table ronde sur l’enseignement de base dont le premier ministre Sylvestre Ilunkamba a déclaré avoir fait siennes dans son discours-programme à l’Assemblée national, mais aussi avec la réforme opérée dans le secteur de l’enseignement qui a supprimé le cycle d’orientation pour faire de deux classes de 1ère année et 2ième année, partie intégrante de l’école primaire.
Les experts du système éducatif qui présagent déjà un bras de fer entre les parents et les écoles à la suite de cette confusion créée par le ministre, estiment que le successeur de Gaston Musemene via Emery Okundji, aurait dû consulter ses services techniques qui maîtrisent bien tous les paramètres et contours de la réforme opérée, notamment le Secrétariat général, avant de faire cette déclaration aux conséquences néfastes. Ce n’est qu’un geste d’humilité étant donné qu’il est politique et non technique. A moins qu’il l’ait fait sciemment, lui sur qui pesaient déjà les soupçons d’anti-gratuité.
Non sans raison, le jour de la remise-reprise avec le ministre intérimaire, Willy Bakonga aurait déclaré que la gratuité était pour lui chimérique et qu’il allait vite le démontrer au premier ministre. C’est le ministre sortant qui lui aurait suggéré, au lieu de voir le premier ministre, d’écrire au président de la république, initiateur de cette gratuité. Mais ce qui est vrai, avec sa déclaration confuse, il remet en cause, non seulement les travaux de la Table ronde sur l’enseignement de base, mais aussi toute la réforme sur l’enseignement. Voilà la conséquence lorsque l’on est juge et partie.
Ginno Lungabu.