Le Collectif des avocats de l’ex-ministre de la santé, Oly Ilunga, gardé à vue depuis hier samedi 14 septembre, est monté au créneau pour démentir la version fournie par la Police pour justifier l’arrestation de cet ancien ministre des gouvernements Badibanga et Tshibala. Dans un communiqué signé par Me Guy Kabeya Kalala et Willy Ngashi Ngashi, on peut lire : « contrairement aux allégations avancées sur le compte Twitter de la police nationale congolaise, Dr Ilunga n’a jamais tenté de quitter le territoire national pour gagner le Congo Brazzaville. Ce fait précis, du reste infondé, porte atteinte à son honneur et en même temps l’expose au mépris public ».
D’après ces deux avocats, leur client arrêté sur base d’un mandat d’amener émis par le Parquet général près la Cour de cassation, est accusé d’avoir détourné la somme totale de 4,3 millions USD mise à la disposition par le trésor public de la RDC pour la lutte contre Ebola. « Sans aller dans les détails, force est d’indiquer à ce stade que plus de 1,9 millions de dollars américains de cette somme ont été décaissés en un mois après la démission du Dr Ilunga de manière qu’il ne peut nullement en répondre », révèlent Me Guy Kabeya et Willy Ngashi qui font également savoir que pour le reste, soit 2,4 millions USD mis à la disposition du cabinet du ministre en 11 mois, les pièces comptables qui gisent dans le dossier attestent, selon eux, que cette somme a exclusivement été utilisée aux fins de la lutte contre la maladie à virus Ebola.
Me Guy Kabeya et Willy Ngashi promettent de défendre avec la plus extrême énergie leur client ‘’innocent’’ pour laver son honneur. Par ailleurs, Me Guy Kabeya regrette qu’il soit empêché ce dimanche par un certain Mgiama commis à la garde de rencontrer son client sous prétexte qu’il a reçu des instructions de ne pas permettre des visites à ses avocats car c’est dimanche. Est-ce l’excès de zèle de cet agent ou a-t-il été véritablement instruit ? Si c’est la deuxième hypothèse, là il y a violation des droits d’un détenu d’avoir accès à ses avocats. Et ce n’est pas juste dans un Etat dont le nouveau régime clame de droit.
Ginno Lungabu.