Le désormais ministre d’Etat honoraire en charge des relations avec le Parlement et ministre intérimaire des Sports a fait une sortie médiatique, ce jeudi 12 septembre, pour annoncer sa rentrée politique et son retour à l’opposition. Cadre choisi : Faden House du candidat malheureux à l’élection présidentielle, Martin Fayulu. Et les invités : outre les journalistes, quelques têtes de Lamuka : Jacques Ndjoli, José Endundo, Fidèle Babale, Martin Fayulu, Léon Mondole, Jean-Claude Vuemba, Mike Mukebayi…
Seulement, Jean-Pierre Lisanga Bonganga a manqué une belle occasion de se taire. S’adressant à ces lamukistes, ‘’Vieux Saïo’’ comme l’appellent ses fanatiques, déclare : « votre présence en ce lieu prouve que la flamme du combat noble que nous menons dans le cadre de notre mouvement politique reste allumée et que nous avons pris la ferme résolution de l’entretenir jusqu’à la victoire finale ».
Alors que l’on se demandait quel est ce combat que celui qui était jusqu’à hier ministre a mené, il a surpris en déclarant haut et fort, parlant des élections de décembre 2018, que « ces élections ont eu lieu et ont consacré comme tout le monde le sait, la victoire aux présidentielles (Ndlr : à la présidentielle) de l’honorable Martin FAYULU MADIDI candidat de notre Mouvement politique LAMUKA ». En passant, ‘’Vieux Saïo’’ fait des éloges à Moïse Katumbi qui, flatte-t-il, est l’artisan du non au 3ième penalty.
Mais ce que Jean-Pierre Lisanga Bonganga oublie est que la mémoire de Congolais n’est pas courte et ces derniers ne se laisseront plus bernés par les caresses des renards politiques. D’ailleurs son échec aux élections législatives où il était candidat à Mont Amba, en est la preuve palpable. S’agissant de Moïse Katumbi qu’il flatte aujourd’hui, ‘’Vieux Saïo’’ l’avait abandonné avec l’originel Rassemblement de l’opposition pour se rallier à la dissidence créée par Bruno Tshibala et Joseph Olenghankoy. Il avait même craché sur son préposé au Rassop, Pierre Lumbi, qu’il avait qualifié d’apprenti opposant venu troubler la quiétude de l’opposition et d’être à la solde de Joseph Kabila. Bon, la politique congolaise est dynamique, dira-t-il comme tous les autres politiciens de l’opposition ayant vendu la honte.
Avec sa déclaration de ce jour consacrant haut et fort la victoire de la présidentielle de décembre 2018 à Martin Fayulu, ‘’Vieux Saïo’’ devrait, estiment des observateurs de la scène politique congolaise, directement démissionner dès la prise des fonctions par Félix Tshisekedi pour paraître grand. Pendant huit mois il a prononcé sans gêne la fameuse formule : « …je me fais l’agréable devoir, celui de rendre hommage au président de la République et chef de l’Etat, Félix Tshisekedi dont la vision… ». Mais attendre bouffer le beefsteak au gouvernement dirigé huit mois durant par Félix Tshisekedi en acceptant même l’intérim d’un autre ministère (sports), le terminer jusqu’à se sucer les doigts et venir déclarer autre chose lorsqu’on est défenestré, ne fait pas politiquement sérieux pour lui.
C’est vrai que ‘’Vieux Saïo’’ voudrait se faire la santé politique, mais le morceau ne lui sera pas facile. Autre temps, autres mœurs, dit-on.
Agnelo Agnade.