Dans une lettre ouverte déposée auprès des institutions de la république, ce jeudi 12 septembre dans la matinée, le Collectif des Travailleurs des Lignes Aériennes Congolaises (LAC) interpelle le président de la république, Félix Tshisekedi. C’est sur la situation de dissolution et de mise en liquidation de cette société de l’Etat depuis le 12 Septembre 2014, jugées illégales par DAC-ONG/LAC (Collectif des Travailleurs de LAC) alors que l’entreprise a été transformée en société commerciale par décret n°09/12 du 24/04/2009 et qu’à ce jour, aucun décret de liquidation et dissolution n’a été signé par l’autorité compétente.
De la Présidence de la République au Ministère du Portefeuille en passant par l’Assemblée nationale et la Primature, ce collectif fait savoir à ces différentes autorités que la société LAC a subi une décision illégale, celle la mettant sous régime de dissolution et liquidation. S’appuyant sur la dernière allocution télévisée du chef de l’Etat du 9 septembre, le collectif rappelle que le changement prôné par Félix Tshisekedi et l’état de droit ne peuvent se constater effectivement par le peuple que dans le respect par tous, des lois et des institutions de la République.
« …Nous devons changer et incarner le changement partout où nous sommes pour que le pays évolue. Aussi petit soit l’impact de l’action que vous pouvez prendre là où vous êtes, elle reste importante pour atteindre l’objectif, le changement », avait dit le chef de l’Etat.
L’illégalité de la décision de dissolution et liquidation de LAC dont parle le collectif DAC-ONG/LAC tire sa source du décret ci-haut cité qui établissait la liste des entreprises publiques transformées en sociétés commerciales, établissements publics et services publics. LAC Sarl a été retenue parmi les sociétés transformées en sociétés commerciales. Jusqu’à ce jour, dit la lettre, il n’existe aucun autre décret qui a retiré cette société de la liste des entreprises transformées en sociétés commerciales pour justifier sa dissolution et sa mise en liquidation illégale en date du 12 septembre 2014 en violation flagrante de la constitution et de la loi n°08/007 du 07 juillet 2008 portant dispositions générales relatives à la transformation des entreprises publiques en ses articles 11 et 12 sans même définir les conditions de la mise en retraite des travailleurs concernés.
D’ailleurs pour le collectif, sa position a été renforcée par le constat d’illégalité fait par le Sénat et d’autres institutions. Car seul le décret du premier ministre après conseil des ministres ne peut décider sur la liquidation et la dissolution des sociétés de la nature de LAC. Or, dans le cas d’espèce, c’est une assemblée générale organisée par le ministère du portefeuille de Madame Louise Munga à l’époque, qui aurait décidé de cette liquidation et dissolution.
Ce faisant, le collectif DAC-ONG/LAC sollicite auprès du chef de l’Etat l’arrêt de cette dissolution et liquidation jugées illégales et la dissolution du comité de liquidation mis en place en violation de la loi ; qu’il procède à une expertise indépendante pour une évaluation exhaustive et contradictoire de la gestion du patrimoine de LAC Sarl depuis 2012 à ce jour, afin d’examiner les modalités de valorisation de celui-ci en vue du paiement de son personnel tel que la loi le voudrait.
Enfin, ces agents et cadres de LAC estiment et le font savoir au chef de l’Etat que la relance de LAC est possible avec une volonté politique affirmée. Cette conviction d’après eux, requiert l’implication de hautes instances politiques gouvernementales, du parlement et des forces vives du pays. Reste à savoir si, avec tous les impératifs auxquels l’Etat congolais est appelé à faire face, la situation de LAC se placera à degré d’échelon bien que le chef de l’Etat soit lui-même fils d’un ancien PDG de Air-Zaïre, l’ancêtre de LAC.
Danny Mangbau