La publication du gouvernement a suscité des mécontentements non seulement dans le chef de certains acteurs politiques et de la société civile au sujet de leur absence, de la sous représentation ainsi que de la non représentation des provinces, mais aussi parmi les sociétaires du Front Commun pour le Congo (FCC). C’est le cas de Jean-Paul Nemoyato, président de l’Alliance pour la Transformation Intégrale du Congo (ATIC), regroupement politique de cette plateforme alignée derrière le président honoraire Joseph Kabila qui a écrit le 28 août dernier à Néhémie Mwilanya, coordonnateur du FCC pour, dit-il, lui exprimer ses inquiétudes. Lettre dont copie est réservée au premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba.
Très rassuré de figurer dans l’équipe gouvernementale, l’ancien ministre de l’économie sous Matata Ponyo à qui le FCC a fait signer trois jours avant la publication de cette équipe gouvernementale, l’acte du FCC et du Gouvernement, a été complètement désillusionné. A sa place, c’est plutôt son colistier, Justin Kalumba, qui a été repêché. D’où ses quatre questions au coordonnateur du FCC : Etant donné que la coordination avait retenu mon colistier pour entre au Gouvernement, pourquoi m’aviez-vous fait signer l’Acte d’engagement le 23 août 2019 ? Je me suis engagé à quoi ? Pourquoi à l’exception des regroupements dont les présidents n’étaient pas candidats ministres, je suis le seul président qui n’ait pas été désigné ? Pourquoi, en vertu des critères de représentativité des provinces et de solidarité, la Coordination a privé ATIC d’un poste ministériel en cette province ?
Le président de l’ATIC qui fait d’emblée remarquer que sa correspondance intervient dans le cadre de l’évaluation du processus électoral de 2018 et de l’installation des institutions et non pas pour condamner les uns et les autres, mais plutôt permettre de tirer les leçons pour l’avenir, s’étonne que certains présidents des regroupements qui n’ont pas de députés comme ATIC soient nommés au Gouvernement au nom de la solidarité.
Jean-Paul Nemoyato déplore la sous représentation de sa province le Bas-Uélé. « Le Bas-Uélé, ma province n’est pas une sous-province. Elle dispose de dignes filles et fils compétents, doués, expérimentés, responsables et capables de siéger à toutes les institutions de la république. Je dénonce énergétiquement la marginalisation dont cette province a toujours été victime », écrit-il dans sa lettre à Néhémie Mwilanya, estimant que cette injustice a exposé le premier ministre qui le lit en copie, à la violation de la constitution malgré les exigences du président de la république sur la représentativité des provinces.
Ginno Lungabu