On aurait pensé à une scène de comédie entre Saï-Saï et Esobe ou encore entre Vue de loin et Paka Louis, mais seulement ici les humeurs ne sont pas bonnes pour rire. En effet, sur une vidéo de 3 minutes 56 secondes balancée sur la toile ce mercredi 28 août dans la soirée, on y voit le gouverneur Atou Matubuana assis dans un fauteuil dans le salon de l’une de ses résidences de réception des visiteurs et qui s’élève pour accueillir son hôte qui se révèle après le braquage de la caméra autre que son vice-gouverneur Justin Luemba qui entre, hochant tristement la tête et pleurant visiblement en guise de profond regret. Les deux autorités provinciales se font une longue accolade devant quelques membres du Conseil provincial de sécurité observant la scène silencieux. Le vice-gouverneur dans les bras de son titulaire pleure et ce dernier le tapote doucement sur l’épaule droite en lui chuchotant à l’oreille : calme-toi, calme-toi.
Au sortir de la maison, le scandaleux Justin Luemba dont la vidéo en état de nudus corpore circule sur la toile, déclare à la presse : « Je viens d’être avec le gouverneur. Comme vous savez, ehh au fait il n’y pas eu quelque chose de grand, juste que ça faisait un bout de temps depuis que les événements se sont déroulés. Je suis venu lui dire, pour lui présenter les faits et lui dire que j’étais avec lui. Lui aussi m’a avoué d’être avec moi. C’est tout ce que nous nous sommes dits. A la population, nous ne voulons pas l’embrasement de notre province. Ce qui est arrivé, ce sont les réseaux sociaux, c’est à travers les réseaux sociaux qu’on incrimine les uns et les autres, mais ce qui est arrivé est arrivé et nous devons regarder vers le devant pour continuer à faire notre travail pour l’intérêt de la population ».
Avec ce scénario à la Tito ou au Muyombe Gauche, les deux autorités provinciales pensent panser la plaie béante et vite éponger l’opprobre qu’elles ont couverte non seulement le très respectueux peuple Ne-Kongo, mais l’ensemble du peuple congolais. C’est vraiment l’œuvre de leurs petits apprentis conseillers en communication qui se vantent d’ailleurs à travers des posts sur la toile du genre : « le Kongo central vient de gagner. Nous saluons la maturité du vice-gouverneur qui est venu présenter ses excuses à son grand-frère, le gouverneur Atou Matubuana. Bandoki batikali na soni. Toleka ».
Pareil message énerve davantage d’autant plus qu’il nargue un peuple affligé qui n’attend que la démission de deux autorités provinciales au cœur d’un scandale inédit. La province n’a rien gagné. Le pleurnichard Justin Luemba devra être récupéré par les patrons des troupes théâtrales pour un rodage efficace. Il se veut comédien, mais il n’est pas encore à la hauteur. Ses badineries de ces jours ne peuvent que faire rire les bougres et non les hommes normaux. Il devra savoir que la politique est d’essence de l’excellence, tout le contraire de la bassesse et de la médiocrité.
Retour sur le scandale
Comme le relate le compatriote Eugène Ngimbi Mabedo dans un style propre à lui, avec ce scandale sexuel, les matadiens ont vécu une scène ubuesque d’un barbouze, comme du temps des hiboux qui a eu le malin plaisir de couvrir le représentant du Chef de l’Etat en province, d’opprobre et de puanteur nauséabonde : queue brandie, troisième pied sur un trépied à poil, tel un ver de terre que l’on couvre d’une nappe de lit ou de table, chape de honte à l’instar d’un jeune fraîchement « circoncis » de nos cases initiatiques, sans aucune commisération pour un père et grand-père de famille nombreuse, fût-il un travesti redoutable et un dévergondé sexuel hors pair qui n’en serait pas à son coup d’essai.
Et avant que le Parquet Général ne vienne cueillir la proie abattue de la plus petite manière, en instantané, ou en deux temps, trois mouvements, scénarii joués d’avance, les images ont tôt fait le tour du monde, preuve de la dépravation volontairement orchestrée d’une région réputée jadis respectée et respectable, celle des Kimpa Vita, Kasa-Vubu, réduite à sa plus simple expression, telle en portion congrue, bonne à jeter aux pourceaux, aux chiens basenzi et aux macaques. Et Matubuana et Luemba estiment qu’un tel déshonneur est facilement excusable le jour suivant ! Non, messieurs le gouverneur et vice-gouverneur, vous avez tant blessé les Congolais en général et particulièrement les Ne-Kongo, démissionnez !
Ginno Lungabu